PROJET AUTOBLOG


Reflets

Site original : Reflets

⇐ retour index

Bernard et Jacques Attali, les très chers amis de Patrick Drahi

Tuesday 20 December 2022 à 11:00

Les bons comptes font les bons amis

Dans la famille Attali, il y a Jacques, ex-conseiller de Mitterrand. Mais aussi Bernard, son frère jumeau, directeur financier et consultant. Les deux frères, au carnet d’adresses bien garni, partagent un même et riche client.

Les frères Attali ont tous deux de beaux carnets d'adresses - © Caroline Varon

« Avoir un bon copain, voilà c’qu’il y a d’meilleur au monde », chantait Henri Garat en 1930. Un refrain que donnent envie de chanter certains des documents issus des DrahiLeaks. Ce n’est un secret pour personne que les milieux financiers et politiques entretiennent d’étroites relations, dans un système de « renvois d’ascenseurs » plus ou moins opaques. Patrick Drahi n’échappe pas à cette règle, les #DrahiLeaks nous permettent de découvrir certaines de ces « connivences » à l’œuvre. À combien se négocie un bon carnet d’adresses et qu’y a-t-il dans les ascenseurs ? Exemple avec deux « copains » de Patrick Drahi que Reflets, StreetPress et Blast ont trouvé dans les #DrahiLeaks : Jacques Attali et son frère jumeau, Bernard Attali.

La carrière très médiatique du premier est bien connue. Hier conseiller de François Mitterrand, aujourd’hui proche d’Emmanuel Macron. Une carrière sans faute au cours de laquelle « l’écrivain, chef d’entreprise, économiste et haut fonctionnaire » a eu de quoi remplir un épais carnet d’adresses de « premiers de cordée », parmi lesquels figure Patrick Drahi. Des amis qu’il lui arrive d’inviter à déjeuner, comme en avril 2014 lorsque Jacques Attali a convenu d’un déjeuner avec Patrick Drahi et Jean-Charles Naouri. Ce dernier, après avoir été associé-gérant de la banque Rothschild et Cie est aujourd’hui PDG du groupe Casino.

L’autre Attali

D’un frère Attali à l’autre... Le 20 mai 2014, Bernard est nommé administrateur indépendant de Numericable Group,...

Comment Patrick Drahi s'est enrichi sur le dos de Libération

Tuesday 20 December 2022 à 10:00

Opérations immobilières et optimisation fiscale

Depuis le rachat de Libé en 2014, il explique avoir perdu des dizaines de millions d’euros. Faux ! Grâce à des opérations immobilières juteuses et de l’optimisation fiscale, il a largement compensé ses pertes. Tout ça intéresserait la justice…

Un renflouement de Libé relativement profitable pour Patrick Drahi - © Caroline Varon

Auditionné par les sénateurs en février 2022, Patrick Drahi fanfaronne. « J’ai sauvé Libération », assène-t-il. Les près de 75 millions d’euros investis entre 2014 et 2020, l’ont été à perte. Du mécénat ou presque, sans la moindre arrière-pensée, assure l’homme d’affaires :

« Sincèrement, honnêtement, quand j’ai racheté Libération, je ne savais pas ce j’allais en faire. Je savais que j’allais faire plaisir à mes parents… »

Pas seulement… Grâce aux #DrahiLeaks, Reflets, StreetPress et Blast sont en mesure de révéler la face cachée du rachat du quotidien : une opération immobilière ultra-rentable. En mai 2022, Patrick Drahi a revendu « le garage », siège emblématique de Libération entre 1987 et 2015, situé au cœur du troisième arrondissement de Paris, pour 78,7 millions d’euros hors taxes. Le montage financier qui entoure le rachat et la cession du journal à un fonds prétendument indépendant aurait aussi permis à l’empire Drahi de réduire ses impôts. Bilan des opérations : le milliardaire n’a pas perdu d’argent. Il se serait en réalité enrichi sur le dos du journal en difficulté financière. Un dossier qui pourrait lui causer quelques tracas, puisqu’il intéresserait la justice.

L’achat du journal

Retour en arrière. À l’été 2014, la presse titre sur le « sauveur de Libération ». Patrick Drahi vient de renflouer les caisses du quotidien au bord de la faillite, d’abord par un prêt de 4 millions d’euros - comme l’avait révélé Mediapart - puis par un apport de 10 millions d’euros....

Le contrat qui aurait permis à Bourdin d’empocher 1,4 million d’euros sans trop se fatiguer

Tuesday 20 December 2022 à 09:00

Il était « consultant » pour la maison mère de BFM

L’ancienne vedette de BFM et RMC, Jean-Jacques Bourdin, avait signé un accord de consulting avec Altice. Il empochait 1,4 million d’euros pour une note par an et quelques réunions.

Jean-JAcques Bourdin a été la vedette de RMC et de BFMTV pendant des années - © Caroline Varon

« Jean-Jacques est quelqu'un qui n'aime pas l'autorité. J'ai donc décidé de ne plus être son patron, on est devenus amis. C'est beaucoup plus simple » expliquait Alain Weill au Monde. Le directeur général de RMC était encore plus explicite : « Je ne me suis jamais engueulé avec lui. Mon métier, c'est qu'il se sente bien. ». Et il ajoutait : « Jean-Jacques est quelqu'un de sympathique. Il est exigeant, comme le sont tous les grands pros. Après, son défaut est sa qualité : c'est une présence, un ogre, qui a tendance à manger tout ce qui est à côté ». Ce n’est pas faux. En plus de son salaire de journaliste, l’animateur aurait, selon nos informations, engrangé 1,4 million d’euros pour une prestation de conseil signée en 2018. Elle ne semble pas trop épuisante…

Un montant qui cogne avec les demandes des salariés de BFMTV, en grève pour des augmentations. En 2019, les syndicats avaient obtenu 1,2 millions pour tous, soit moins que Bourdin à lui seul avec son contrat sur 4 ans. En 2022, ils espèrent une enveloppe de 3 millions bruts. Ils demandaient au départ une augmentation de 10 % sur deux ans et n’obtiendraient aux dernières nouvelles que 5%. Les pigistes se contenteront de 1,5 %. Et si les salariés de BFM prennent les transports en commun pendant que Patrick Drahi boulotte des fraises Tagada dans ses jets, la chaîne n’est pas mesquine : elle accepterait désormais de prendre à sa charge 75 % du Pass Navigo (contre 50 % précédemment). Les...

Trois médias indépendants s’associent pour enquêter sur l’empire de Patrick Drahi

Tuesday 20 December 2022 à 08:59

Reflets.info, StreetPress et Blast enquêtent conjointement sur les #DrahiLeaks

Ce mardi à partir de neuf heures, les trois médias publieront un article par heure. Suivez-nous sur les réseaux sociaux pour être tenus au courant.

Trois médias indépendants pour creuser les DrahiLeaks - © Caroline Varon

Patrick Drahi est un homme puissant. Il est le propriétaire de plusieurs compagnies de télécommunications à travers le monde : SFR en France, Hot en Israël, Portugal Telecom, Altice USA… C’est aussi un magnat des médias, actionnaire majoritaire de BFM, RMC (télé et radio), I24News et, un temps, de L’Express et Libé auxquels il est toujours rattaché. C’est le genre d’homme auquel il est déconseillé de se frotter. Reflets.info en a fait l’amère expérience.

Courant août, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne sur Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice, l’empire tentaculaire de Patrick Drahi, après avoir échoué à faire chanter l’homme d'affaires. Reflets.info s’est, le premier, plongé dans cette mine d’informations. Début septembre il publiait, à partir des ces #DrahiLeaks une série d’enquêtes. La réponse de l’homme d’affaires a été immédiate et brutale.

Ses avocats attaquent le média au titre du secret des affaires afin de contourner le droit de la presse. Une loi mise en place sous Emmanuel Macron pour protéger les petits secrets des ultra-riches et des multinationales. C’est sur la base de ce texte que le tribunal de commerce, saisi par Altice, va censurer de manière préventive Reflets.info. Nous n'avons, en théorie, plus le droit d’enquêter sur la 11e fortune française.

Mais Reflets refuse de céder à la censure. Nous avons fait appel de la décision, nous lançant dans une bataille qui pourrait durer des années. Et désormais ...

Comment la Russie contourne les sanctions internationales

Monday 19 December 2022 à 18:00

Utilisations de banques suisses et émiraties, approvisionnements en Turquie, en Géorgie ou au Kazakhstan, les Russes s'adaptent

La Russie est très inventive pour contourner les sanctions internationales. De nouveaux circuits se sont mis en place pour continuer l'approvisionnement et limiter les effets de l'embargo. Certaines entreprises internationales font aussi le choix de continuer leurs activités. Mais les sanctions ont un impact réel, notamment dans la production de matériel militaire.

L'immeuble du magasin Tsoum à Moscou - NVO - Wikipedia - CC BY-SA 2.5

« Aujourd'hui, à Moscou, on trouve tous les biens grand public étrangers », raconte un expatrié français resté en Russie. « Au début de la guerre, au mois de mars, les rayons étaient vides mais ça n'a pas duré. » Appelons le Martin. Il travaille dans une entreprise de finance et discute avec ses amis et collègues russes des combines qui lui permettent de moins ressentir l'effet des sanctions. Au grand magasin Tsoum, l'équivalent des Galeries Lafayette de la capitale, les étals ont retrouvé les produits de luxe. Dior ou Gucci sont officiellement partis mais des réseaux parallèles d'approvisionnement se sont mis en place. Pourtant, officiellement, les sanctions interdisent l'exportation de produits de luxe d'une valeur de plus de 300 . Alors comment les Russes procèdent-ils ?

« C'est la Turquie qui est devenue la plaque tournante pour contourner les sanctions. Des importateurs locaux revendent à la Russie, et le tour est joué », assure Martin. Il raconte aussi le cas de la marque de produits de cosmétique l'Occitane. Dans un communiqué du 19 mai 2022, le groupe déclarait : « L’Occitane s'oppose fermement à l'invasion injustifiée de l'Ukraine et a décidé de quitter complètement la Russie. Le Groupe l’Occitane cède ses activités dans le pays à l’équipe de direction locale. Une fois cette procédure achevée, ce qui devrait avoir lieu d'ici la fin du mois de mai, le Groupe l’Occitane n'aura...