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Emmanuel Macron est-il notre George Bush ?

Monday 9 December 2019 à 18:32

Sa conception de la démocratie interroge

L'ancien président américain avait laissé son Administration légaliser la torture. Le président français, pour se maintenir au pouvoir, donne libre cours à une répression aveugle de la part des forces de l'ordre. Favoriser autant de blessés graves, ne vaut pas mieux que d'autoriser la torture. Explication...

Un message pour Manu et Kiki - © Reflets

Demos (le peuple) et Kratos (le pouvoir), mots d'origine grecque, forment le mot Démocratie. Un beau concept, selon lequel le peuple serait le détenteur du pouvoir et présiderait ainsi à la destinée du pays dans lequel ce type de contrat social est adopté. Dans les faits, c'est un peu plus compliqué. Le pouvoir du peuple est délégué à des personnes élues qui appliquent un programme annoncé à l'avance, ou ce qui leur passe par la tête. Et même parfois, ce qui passe par la tête de groupes de pression, les lobbies. Aujourd'hui, la démocratie française est dirigée par Emmanuel Macron. L'homme doit sa place à un concours de circonstance très particulier. Les électeurs de gauche n'en pouvaient plus des trahisons des principes de leur camp, les électeurs de droite on été déboussolés par les mensonges de leur candidat. Et in fine, il a fallu choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Il faut faire barrage au Front National ont répété en cœur tous ceux qui croient encore que le jeu de la démocratie n'est pas pipé. Résultat, la France a à sa tête un homme qui encourage la répression la plus violente d'un mouvement social depuis des décennies.

Le nombre d'éborgnés, de mains arrachées, d'arrestations arbitraires a explosé. Sans que cela ne pose de souci particulier au président qui n'a jamais eu un mot pour les blessés. Emmanuel Macron représente-t-il vraiment le peuple qui est censé disposer du pouvoir ? Il est élu et doit donc aller...

Manifestation du 5 décembre 2019 à Paris

Friday 6 December 2019 à 13:52

Le projet de loi sur les retraites mobilise très fortement

Le cabinet Occurrence s'est planté, le ministère de l'intérieur a compté 65.000 personnes et les syndicats parlent de 250.000 manifestants à Paris. Quoi qu'il en soit, le nombre était massif.

Casseurs d'acquis sociaux... - © Reflets

Sans discontinuer ou presque, les manifestants s'étalaient de la gare de L'Est à la place de la Nation. Le boulevard Magenta, une bonne partie de la place de la République et le boulevard Voltaire ont été à un moment de l'après-midi, envahis par les manifestants. Selon notre décompte prudent, cela correspond à 135.000 personnes.

Selon le site Mapchecking, qui permet de compter le nombre de personnes sur une zone déterminée, avec 2 personnes au mètre carré sur le boulevard Magenta, une personne au m2 sur la moitié de la place de la République et 1 personne au m2 sur le boulevard Voltaire, on atteint 135.000 personnes, soit le double du chiffre du ministère de l'Intérieur.

Comptage des manifestants boulevard Magenta - Copie d'écran
Comptage des manifestants boulevard Magenta - Copie d'écran

Comptage de manifestants place de la République - Copie d'écran
Comptage de manifestants place de la République - Copie d'écran

Comptage des manifestants boulevard Voltaire - Copie d'écran
Comptage des manifestants boulevard Voltaire - Copie d'écran

La journée a été marquée par un nouveau concept : la manifestation statique. Le cortège ne démarrant pas, des heurts ont éclaté au coin du boulevard Magenta et de la place de la république entre casseurs et forces de l'ordre. Le Cabinet Occurrence avait placé sa caméra à cet endroit, ce qui expliquerait son décompte particulièrement bas.

Peu à peu, les manifestants, contournant ce point chaud sont parvenus à avancer vers Nation. In fine, de nuit, vers 17h30, les manifestants continuaient à arriver place de la Nation. Mais sur place, les attendaient des forces de l'ordre qui venaient au...

Rougir Sang Honte

Friday 29 November 2019 à 14:09

la web-série pour que les règles ne soient plus taboues

Malgré leur présence dans les médias et surtout, sur les réseaux sociaux, en 2019, les règles sont toujours taboues. Elles restent un sujet de honte, de gêne et parfois un problème financier pour les femmes. La web-série Rougir Sang Honte s’attaque au sujet, avec en premier lieu, la question de la composition des protections hygiéniques.

Protections hygiéniques - © Juliette Loiseau

Les règles sont un phénomène naturel, elles ont concerné, concernent ou concerneront chaque mois la moitié de l’humanité. Aujourd’hui, les règles ne semblent plus, ou en tout cas de moins en moins, un sujet tabou. Sur les réseaux sociaux, de nombreuses initiatives pour libérer la parole existe, il y a eu la campagne #respecteznosregles, #stopprécaritémenstruelle, #periodsarecool, #changezlesrègles. Les protections hygiéniques, alternatives ou innovantes, sont de plus en plus nombreuses, chaque jour, une nouvelle marque propose une culotte menstruelle, une box de tampons, une nouvelle cup ou des serviettes lavables. Dans les médias également, le sujet des règles est régulièrement abordé, et plus seulement dans les magazines féminins ou féministes. Depuis quelques mois, il semble y avoir un vrai engouement pour cette thématique, chacune arguant briser le tabou qui l’entoure. Mais est-ce vraiment le cas ? Sous couvert de marketing, de nombreuses start-up et entreprises s’engouffrent dans la brèche. Il est vrai que, longtemps mis de côté, le marché des menstruations et protections hygiéniques est aujourd’hui prometteur. Pour autant, si vous cherchez à vous procurer des tampons ou serviettes en urgence, vous ne pourrez trouver des distributeurs que dans quelques hôtels et stations services, jamais dans un musée, une bibliothèque ou tout autre lieu public.

La gêne et la honte que peuvent ressentir les femmes vis-à-vis de leurs règles ont-elles pour autant disparu ? Le sujet...

Conseil de déontologie journalistique

Tuesday 26 November 2019 à 18:54

Pourquoi #LaPresse se tire une balle dans le pied

Mais qu'allaient-ils faire dans cette galère, les journaux indépendants, les pigistes, syndicalistes et autres précaires de ce beau métier qu'est le journalisme ? En participant à la création de ce "machin", ils se sabordent...

Pétition pour un conseil de déontologie de la presse initiée par Jean-Luc Melenchon - Copie d'écran

C'est le 2 décembre que le Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM) verra le jour. Mis en place par des organisations syndicales, des représentants des médias et des membres du public, cet « organe professionnel d’autorégulation, indépendant de l’Etat » aura, selon ses initiateurs, pour vocation d’être une « instance de médiation et d’arbitrage entre les médias, les rédactions et leurs publics », et constituera en outre un espace « de réflexion et de concertation pour les professionnels et de pédagogie envers les publics », par exemple en matière de lutte contre les fausses informations. Il aura une gouvernance tripartite à travers un conseil d'administration composé de 3 collèges de 10 sièges (public, journalistes, éditeurs).

Le CDJM pourra être saisi par le public ou s’auto-saisir de cas problématiques, mais ne pourra pas prononcer de sanction et se contentera d’émettre des avis. Les saisines pourront être instruites quand elles porteront sur un « acte journalistique », quel que soit le média concerné, qu’il soit membre ou non du CDJM.

Voilà pour le communiqué de presse triomphant et gonflé d'espoirs. Espoirs, car les initiateurs, avec ce truc, espèrent renouer la confiance qui doit présider entre public et secteur de la presse. Rien n'est moins sûr.

Ce Conseil, qui sera une association sans autre autorité que celle que lui confèreront ses membres, ne pourra pas régler ce problème de perte de confiance qui naît de mille problématiques...

A Clermont-Ferrand, l'hôpital-entreprise

Thursday 21 November 2019 à 19:23

Le directeur général voudrait que l'on facture plus

Dans un courrier interne que nous nous sommes procuré, le patron du CHU tance un chef de service qui ne facture pas assez. Alors que la grogne se poursuit dans l'hôpital public à cause du manque de moyens, cette situation illustre les limites et les dérives de la tarification à l'activité.

Le CHU de Clermont-Ferrand - Google street view - copie d'écran

En janvier 2018, dans un courrier que Reflets s'est procuré, le directeur général de l'hôpital de Clermont-Ferrand, Didier Hoeltgen adresse une longue série de reproches au professeur de médecine qui dirige le service d'ORL. Cela ressemble à s'y méprendre à une liste de récriminations d'un responsable d'entreprise qui voudrait dégager des marges plus importantes. La phraséologie est similaire et le désintérêt pour les patients, qui ne sont plus que des machines à cash, interroge. Ce courrier illustre les dérives potentielles de la tarification à l'activité.

Didier Hoeltgen, le directeur général, commence par rappeler la situation générale de l’établissement. Globalement, tout va bien. S'il y a bien une baisse de 1% des hospitalisations complètes (avec au moins une nuit d’hospitalisation), celle-ci est fort heureusement compensée par une hausse de la tarification moyenne des actes réalisés (« une amélioration sensible du poids moyen du cas traité de 4244 à 4284 euros avant travaux d'optimisation du codage ») et surtout par une hausse des séjours en hospitalisation de jour (l'ambulatoire) de 4,1%. L’hôpital « bascule » les patients de l’hospitalisation complète vers l’ambulatoire, avec un ratio « favorable » : -1% d’un côté, mais +4,1% de l’autre.

L'allusion à « l'optimisation du codage » laisse perplexe. Cette pratique d'optimisation du codage est courante dans les groupes de cliniques privées qui ont créé des postes de «...