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Bassines #8 : La justice d’aujourd’hui sera-t-elle l’injustice de demain…

Wednesday 22 March 2023 à 10:03

Le porte-parole du collectif Bassine non merci placé en garde à vue

Venues s’intercaler entre deux journées de grève contre la réforme des retraites, les manifestations annoncées pour les 25 et 26 mars par les opposants aux bassines semblent irriter tout autant les instances dirigeantes. Mais qui va se charger d’éteindre ce départ de feu là : l’Élysée, l’intérieur, la justice, les préfectures, ou les quatre à la fois ?

Une convocation officielle ou un jeu de rôle ministériel ? - Reflets

Julien Le Guet, le porte-parole de collectif ne retient plus ses mots : « Une fois de plus la préfète, en accord et en collusion avec le procureur, monte des opérations qui visent à nous intimider; les faits qui me sont reprochés datent de six mois et on me convoque une semaine avant la grande manifestation…  ». Retour sur cette journée du 17 mars durant laquelle l’ordre judiciaire s’est passablement paré des attributs d’une justice de maintien de l’ordre.

9 h : J. Le Guet est attendu à la gendarmerie de Niort - Reflets
9 h : J. Le Guet est attendu à la gendarmerie de Niort - Reflets

Tout à débuté à 9HOO, devant les bâtiments de la gendarmerie de Niort où J. Le Guet était convoqué pour répondre des accusations de : « Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violence contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens - Dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion  ». Les faits qui lui sont reprochés remontent au mois d’octobre 2022, soit environ cinq mois auparavant. Cette convocation posée à quelques jours seulement de trois manifestations internationales frôle le coup de théâtre, sinon le coup de com’ à peine dissimulé. Autant dire que cette procédure semble davantage tenir de la mise au pas des réfractaires que d’un simple hasard du calendrier.

Un comité de soutien s’organise devant la gendarmerie. - Reflets
Un comité de soutien s’organise devant la gendarmerie. - Reflets

Et les grandes manœuvres commencent! Julien le Guet est tout de suite placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête en cours, il s’est ensuite vu...

Le quinquennat de la matraque

Sunday 19 March 2023 à 11:38

Gaz lacrymogène, matraque et garde à vue arbitraire, une méthode de gouvernement

C'est une véritable plongée dans une dystopie qu'Emmanuel Macron impose aux Français, année après année. La violence physique via un maintien de l'ordre désormais sans limites n'est que l'aboutissement d'une violence psychologique bien plus pernicieuse.

Invalides, le 16 février 2019 - © Reflets

Il faut se souvenir de l'émission de Mediapart dans laquelle Emmanuel Macron était invité en 2016 pour expliquer son programme. Un vrai ChatGPT avant l'heure. Des tombereaux de bla-bla et au sortir de plusieurs heures d'interview : un vide sidéral. Emmanuel Macron a énormément parlé pour, au final, ne rien dire du tout. Cela aurait dû alerter les observateurs et les électeurs. Le personnage s'est révélé dans cette entrevue. On pouvait entendre là, au pire, un vendeur de snake oil, et au mieux, un startupper pitchant son projet creux devant la BPI.

A peine élu, je me revois discutant de ses choix de ministres avec un journaliste du Canard Enchaîné. J'étais effaré du niveau et des déclarations de l'époque. « Ils sont tout simplement incompétents, je n'ai jamais vu ça », lance mon interlocuteur qui a une longue expérience en ce domaine. Il n'avait pas tort. Emmanuel Macron s'est entouré d'incompétents durant tout son premier et son second quinquennat. La technique est connue de tous les jupitériens en herbe : cela trahit une volonté de tout contrôler sans que personne ne puisse devenir un potentiel challenger.

L'homme est un fin connaisseur, il a éjecté François Hollande de la course à l'Elysée avant même qu'elle ne commence. L'enfant-roi, incapable d'entendre la moindre critique, persuadé de tout savoir et de tout faire mieux que les autres va laisser libre cours à ses élucubrations ultra-libérales...

Jacques Trentesaux, investigateur tout-terrain

Saturday 18 March 2023 à 15:20

Dessous Choc #12

Dans ce nouveau numéro de "Dessous chocs" nous laissons la parole à Jacques Trentesaux. Ce natif d'Armentières, cité ouvrière du Nord, évoque, au micro d'Antoine Bellier, sa vocation de journaliste qui n'est pas étrangère à sa passion de la transmission, héritée de ses parents instituteurs.

Après être passé par différents titres de presse régionaux et nationaux dont La Voix du Nord, La Croix ou encore La Tribune, il est devenu rédacteur en chef des numéros « régions » de L'Express. Farouchement attaché à la liberté de la presse, il a un beau jour décidé de quitter le navire quand l'hebdomadaire a été racheté par la patron de SFR, notre Patoche national, bien connu des lecteurs de Reflets, je veux bien sûr parler de Patrick Drahi.

Agé de 50 ans, Jacques Trentesaux eut alors l'idée un peu folle de fonder, avec certains de ses confrères, Mediacités, un pure player dont le credo résonne à la fois comme un avertissement adressé aux barons de tous bords et comme une promesse pour les citoyens attachés à une information digne de ce nom : « l'investigation sans concessions ».

Ce média qui a pour spécificité d'être enraciné localement, est à l'origine de plusieurs affaires retentissantes dont celle mettant en cause le président de la métropole lilloise. Pour autant, ce n'est pas le scoop à tout prix que recherche Mediacités. Son objectif est d'abord de remplir une mission d'intérêt général en informant au sens plein du terme, c'est-à-dire en déjouant les pièges du story telling, contribuant ainsi à renouer la confiance entre les citoyens et les médias.

Cyber mercenaires russes : le péril rouge

Wednesday 15 March 2023 à 10:17

Миграция в качестве красной команды

L’hiver est rude en Russie, même pour les hackers, pourtant privilégiés car exemptés de conscription, certains de ne pas finir les tripes à l’air au fond d’une tranchée dans le Donbass. Mais face à un avenir de plus en plus incertain, ils sont de plus en plus nombreux à choisir le chemin de l’exil. Un flux migratoire dont on parle peu, mais qui devrait pourtant nous alarmer.

Vol Moscou-Dubaï, plusieurs départs chaque jour de la semaine à partir de 200$ en classe éco - Copie d'écran

Si de nombreux russes choisissent avec plus ou moins d'enthousiasme la voie du mercenariat proposée par Prigozhin, il en est de même, plus discrètement, chez les hackers, mais dans une version bien plus confortable que celle offerte par Wagner : au soleil à Dubaï, au sein de la cyber armée émiratie.

This is cyber Sparta

Our arrows will blot out the sun - Then we will fight in the shade.
Our arrows will blot out the sun - Then we will fight in the shade.

L’histoire de la cyber armée émiratie remonte a 2005, quand Richard Clarke, qui avait initié au lendemain du 11 septembre 2001 le renouveau cyber aux Etats-Unis, rejoint les Emirats pour se mettre au service de Mohammed ben Zayed, une vieille connaissance.

Beacon Red, Dread, Darkmatter ou encore Project Raven sont autant de divisions - mythiques chez les blackhats - de cette cyber armée assemblée par les Emirats Arabes Unis depuis bientôt vingt ans.

La cyber Sparte qu’est devenue Dubaï entrera dans l’Histoire pour avoir embauché dès 2008 des bataillons de mercenaires issus des rangs de la NSA, et pour avoir, sous couvert d’anti-terrorisme, lutté dès les débuts du Printemps Arabe contre toute velléité de démocratie ou de droits de l’Homme dans le monde arabe, et ce partout dans le monde.

Consultez un mini-docu sur la naissance de la cyber armée émiratie sur Youtube :

Installés depuis longtemps à Dubaï, ces cyber mercenaires dont les revenus sont très conséquents, profitent d’un univers fait de luxe, de soleil et de sable fin, popularisé sur Instagram par nos influenceurs nationaux....

Patrick Drahi : « Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille »

Tuesday 14 March 2023 à 20:18

St. Kitts & Nevis, le petit paradis du milliardaire, victime d’un ransomware

Payera ? Payera pas ? Le gouvernement de St. Kitts & Nevis a été piraté par le groupe de ransomware « Ransom House ». Celui-ci menace de publier des téraoctets de données confidentielles. Patrick Drahi va-t-il se retrouver dans un nouveau leak ?

Annonce du piratage de St. Kitts & Nevis - Copie d'écran

C’est quand même pas de chance… Comme disait Jacques Chirac, «Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille». Flash-back: les données confidentielles du groupe Altice et de son propriétaire, le milliardaire Patrick Drahi, s’étaient retrouvées sur Internet en août 2022. Nous en avions tiré une série d’articles dont une partie en collaboration avec Street Press et Blast. Patrick Drahi avait tout fait, y compris plusieurs procédures judiciaires pour nous interdire de rendre compte de cette fuite de données. Alors qu’il devait imaginer que la tempête était passée, voici qu’un autre groupe de ransomware annonce avoir piraté cette fois les données confidentielles d’une petite île des caraïbes: St. Kitts & Nevis. Or, il se trouve que St. Kitts & Nevis est le petit paradis du milliardaire. Il y a investi une petite fortune. Tout d’abord en achetant des terrains sur lesquels il possède désormais de très belles villas. Mais aussi en faisant une drôle de proposition au gouvernement: allonger la piste d’atterrissage de Nevis, comme nous l’avions révélé dans cet article, en échange de revenus sonnants et trébuchants, ce qui lui permettra accessoirement d’y faire enfin atterrir son (gros) jet privé. Que va-t-on trouver dans ce futur leak, si St. Kitts & Nevis ne paye pas la rançon? Patrick Drahi sera-t-il présent dans les documents internes du gouvernement de l’île?

Les pirates laissent entendre que de nombreuses informations confidentielles figurent dans les documents qu’ils...