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Bouger en liberté pour trouver un emploi

Friday 20 November 2020 à 09:25

Reportage dans l'association Essonne Mobilités

Ventes et locations de véhicules d'occasion, de scooters ou de vélos, garage solidaire, aide à l'obtention du permis de conduite, l'association Essonne Mobilités aide les plus précaires à se déplacer. Une condition nécessaire pour être mieux inséré et accéder à un emploi ou le garder. En France, sept millions de personnes en âge de travailler sont touchées par des problèmes de mobilité.

Cours de conduite - © Reflets

Mohammed passe avec application un coup de Karcher sur une Renault Scénic de couleur sombre. La cliente ne va pas tarder à venir récupérer la voiture qu’elle a achetée il y a quelques semaines. Mais il ne s’agit pas d’une transaction comme une autre. Ici, au garage d’Essonne Mobilités situé dans les locaux de l’université Paris-Sud à Orsay, les bénéficiaires sont des personnes en recherche d’emploi ou ayant de faibles revenus. Et Mohammed qui travaille au garage de l’association est lui-même en insertion. Ce Soudanais est arrivé en France en 2015, après quatre années passées en Libye. «J’ai fait des études d’économie à Khartoum, mais étais dans l’opposition au président El Béchir, raconte-t-il dans un français un peu hésitant. J’ai été arrêté trois fois. Alors il a fallu que je quitte le pays. J’ai passé quatre années en Libye où j’ai un oncle qui y travaille. Mais j’ai toujours voulu venir en France. Alors un jour j’ai tenté la traversée.» Avec une carte de séjour de 10 ans, il peut envisager l’avenir. Depuis un an, il travaille comme garagiste au sein d’Essonne Mobilité. «Mon idée est de faire de la mécanique trois ou quatre ans, puis de reprendre un Master d’économie.» Son collègue, Salah, 41 ans, est déjà titulaire d’un diplôme d’électromécanicien de l’Afpa. «J’étais préparateur de commandes, mais j’ai voulu changer de métier. J’ai fait cette formation, mais je ne trouvais pas de travail. Alors ce contrat à Essonne Mobilités me donne de l’expérience pour travailler...

Le gouvernement déclare la guerre aux contestataires et à la presse

Thursday 19 November 2020 à 20:11

Et il n'a peut-être pas tort ?

Le virage droitier entamé très vite après le début du quinquennat est désormais un virage à l'extrême-droite. Pour la deuxième fois, l'ONU met en garde contre la dérive en cours. Mais finalement, en l'absence de réponse, pourquoi se gêner ?

Les voltigeurs d'Emmanuel Macron - © Reflets

Depuis le début du mouvement des gilets jaunes que nous avons suivi, samedis après samedis en en rendant compte ici, nous martelons que l'extrême violence organisée par l'exécutif contre les manifestant est totalement disproportionnée. Nous avons documenté dès janvier 2019, dans deux articles, ici et , le fait que les blessés par LBD ne l'étaient pas par accident. Depuis le début du mouvement, nous documentons également les violences contre les journalistes. En vain, il faut bien l'avouer. Car à quelques exceptions près, la presse n'a que mollement relayé ces dérives. Il ne tient qu'à elle pourtant de harceler le gouvernement jusqu'à obtenir une réponse satisfaisante. La presse italienne l'avait fait pour Berlusconi : lui poser en permanence dix questions d'intérêt public. Plutôt que de servir la soupe aux politiques en les invitant sans les cuisiner, peut-être vaudrait-il mieux leur poser les questions qui fâchent, surtout lorsque ceux-ci déclarent une guerre ouverte à la presse, la liberté d'informer et à son rôle sociétal : celui de permettre aux citoyens de faire des choix éclairés.

Ces attaques, ce n'est pas spécifiquement un journal Reflets, ou un autre, par nature pas tout à fait neutre en la matière (juge et partie), qui les observe et les dénonce. C'est par exemple la Défenseur des droits, Claire Hédon, nommé par Emmanuel Macron, qui par deux fois a estimé que « cette proposition de loi soulève des risques...

Quel est le vrai nombre de lits de réanimation ?

Thursday 19 November 2020 à 14:06

Olivier Véran parle de 5.800 lits "durables", les réanimateurs répondent que c'est faux

C'est parce que les capacités viennent à manquer, que les malades graves seraient susceptibles de ne plus pouvoir être soignés, que les confinements sont adoptés. C'est dire les enjeux. En dix ans en France, le nombre de lits de réa a baissé de plus de 1.000 lits.

Statistiques du syndicat des réanimateurs

Alors qu'on vient de comprendre que lorsque nos autorités nous parlent de « patients en "réanimation" », il faut en fait entendre qu'ils occupent non pas seulement des lits de réanimation à proprement parler, mais aussi des lits d'unités de soins intensifs (SI) et des lits d'unités de surveillance continue (SC), c’est pourquoi elles nous parlent de plus en plus de « patients "en soins critiques" », ce qui bien évidemment ajoute de la confusion à la confusion déjà bien réelle dans la gestion de cette pandémie, puisqu’il ne s’agit pas du tout du même nombre de lits (voir les statistiques officielles), on vient nous dire que les capacités de réanimation ne sont pas non plus celles qu’on nous dit qu’elles sont… Vous suivez ? Ce n'est pas simple en effet.

Le syndicat des médecins réanimateurs appelle le gouvernement à augmenter les capacités de réanimation, et à revenir aux 6 200 lits que comptait la France en 2009 au moment de la grippe H1N1, et alerte sur le sujet. Depuis juin, a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse mercredi 18 novembre, il le réclame au gouvernement. Sans succès. D'ailleurs, il lui a fait parvenir toute une série de propositions, après avoir tiré les premiers enseignements de la première vague de Coronavirus du printemps. Sans plus de succès.

L’objectif était pourtant de se préparer au mieux à la deuxième vague, et maintenant à la troisième, car il y a tout lieu de considérer qu’elle arrivera avant qu’...

Des journalistes fantômes ont dupé des médias

Thursday 19 November 2020 à 11:31

Le Qatar a été victime d'une opération barbouzarde

Quatre-vingts dix articles ont été publiés par des journalistes qui n'existaient pas. Des médias, principalement américains, sont tombés dans le panneau. L'ombre des Émirats Arabes Unis plane sur cette intox.

Les fausses dents montrent l'utilisation d'un programme informatique pour créer la photo d'un des "experts"

Quatre-vingt-dix articles publiés et signés par dix-neuf faux journalistes. Quarante-six journaux bernés aux Etats-Unis, en Asie, au Moyen-Orient… L’opération a été rondement menée. La plupart des articles ont un point commun: ils encensent les Émirats Arabes Unis et s'en prennent au Qatar, comme dans cet article subtilement titré «Le Qatar déstabilise le Moyen-Orient». Mais certains s'attaquent aussi à la Turquie, à l’Iran, à la Chine ou encore la politique de Facebook.

Quelqu’un a mis le paquet pour monter cette intox. Les profils des dix-neuf faux journalistes ou spécialistes de géopolitique revendiquent des parcours brillants. De faux CV sur Linkedin avaient été créés pour donner de l’importance aux «auteurs». Leurs photos avaient, pour certaines, été générées par des programmes informatiques. Deux sites web alimentés essentiellement par ces confrères fantômes ont été créés pour l’occasion, The Arab Eye et Persia Now.

Page d'accueil de Arab Eye - Copie d'écran
Page d'accueil de Arab Eye - Copie d'écran

Page d'accueil de Persia Now - Copie d'écran
Page d'accueil de Persia Now - Copie d'écran

Surtout, quarante-six authentiques médias ont été trompés. Des sites web et des magazines conservateurs américains comme The Washington Examiner, The Post Millennial, American Thinker ou The National Interest, mais aussi The Jerusalem Post, Asia Times ou le South China Morning Post ont publié ces articles. Aucun média français toutefois dans cette liste.

Ces articles ont été lus par des centaines de milliers de personnes et largement...

Manifestation contre le projet de loi sécurité globale

Wednesday 18 November 2020 à 12:45

Le retour des syndicats et des politiques

Balayés par le mouvement des gilets jaunes pendant deux ans, les syndicats (de la presse principalement) ont repris du poil de la bête à l'occasion de cette manifestation. Les politiques ont fait des apparitions. C'est bon pour l'image.

La question mérite d'être posée au regard de ce projet de loi - © Reflets

C'est à l'appel de nombreuses organisations, syndicats et organisations professionnelles de la presse que la manifestation contre la loi sécurité globale s'est tenue mardi 17 novembre 2020 devant les locaux de l'Assemblée nationale, place du Président Edouard Herriot.

Les syndicats de journalistes ont tous pris la parole pour exprimer leur rejet de ce énième projet de loi liberticide. Une nouveauté en termes de manifestations. Les gilets jaunes avaient jusqu'ici occupé le devant de la scène depuis deux ans, reléguant les manifestations organisées par des syndicats au deuxième plan. De même, les politiques, largement déconsidérés et peu appréciés des gilets jaunes, ont fait des apparitions dans la manifestation. Certain ont pris le micro, comme Jean-Luc Mélenchon, d'autres pas, comme un député des Landes ou François Ruffin. Les lois liberticides ne sont pas l'apanage de la majorité LREM, elles ont été votées par la droite depuis Pasqua comme par la gauche, jusqu'à Valls...

Le choix du lieu était particulièrement peu prudent, encore pire que la place de la République. Une véritable nasse naturelle. Fort heureusement, aucun incident n'est intervenu jusqu'à la fin de la manifestation, qui aurait pu servir de prétexte aux forces de l'ordre pur lancer une charge. Les BRAV du préfet Didier Lallement attendaient d'ailleurs leur moment sur le boulevard Saint-Germain pendant la manifestation. Des heurts sont intervenus après la...