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LREM plus karcher que Nicolas Sarkozy ?

Monday 2 November 2020 à 18:17

Une proposition de loi sur "la sécurité globale"

C'est sans doute parce qu'un projet de loi sur la "sécurité partielle" aurait paru peu pertinent que LREM a choisi ce titre... Et aussi parce que le concours de celui qui sera le plus tapedur est ouvert depuis très longtemps. Au menu, à nouveau, surveillance par drone, interdiction de publier des visages des policiers...

Un gendarme pilotant son drone le 16 novembre 2019 près de la place d'Italie, lors de l'acte 53 des gilets jaunes - © Reflets

Selon les mots mêmes des auteur du projet de loi, « le budget de la sécurité a augmenté de plus d’un milliard d’euros depuis cette date [le début du quinquennat - NDLR] et le recrutement, sans précédent, de 10 000 policiers et gendarmes a été lancé sur cinq ans". Alors que le pays s'enfonce dans une pandémie que l'exécutif a bien du mal à simplement contenir, que le nombre de lits d'hôpitaux continue d'être réduit, les députés LREM n'ont rien trouvé de mieux que de remettre sur le tapis de vieilles lunes, comme l'interdiction de filmer et de diffuser des images des policiers en opération, ou la légalisation des images de surveillance par drones, déglinguées par le conseil d'État. Si l'on ne peut pas passer par la porte, on passera pas la fenêtre... A chacun ses priorités.

Ils sont une flopée à avoir présenté ce projet le 20 octobre dernier, mais sont mis en avant Jean‑Michel Fauvergue, Alice Thourot, Christophe Castaner, Olivier Becht, Yaël Braun‑Pivet et Pacôme Rupin.

Toutes les vieilles lunes du camp tapedur ultra-libéral se retrouvent dans ce projet et l'exposé des motifs. Les mots-clef sont bien là : « continuum de sécurité, sécurité globale, partenariat des sécurités du quotidien, montée en compétences, nouveaux moyens technologiques, élargissement de leur domaine d’intervention, recours à la sous‑traitance ».

Le chapitre premier du projet de loi porte sur les polices municipales. Les auteurs du texte veulent permettre « à...

La lettre de Jaurès aux instituteurs selon Blanquer

Sunday 1 November 2020 à 16:47

Le ministre a expurgé un passage gênant

Pensait-il vraiment que personne ne lirait l'originale ? Toujours est-il que le ministre a opéré une coupe sauvage dans le texte. On comprend vite pourquoi...

Jean Jaurès en 1914 - Albert Harlingue/Roger-Viollet

Jean-Michel Blanquer, le minstre de l’Éducation Nationale a pris soin d'expurger un passage de la Lettre aux instituteurs de Jean Jaurès. Voilà ce que les élèves n'entendront pas demain :

"J’en veux mortellement à ce certificat d’études primaires qui exagère encore ce vice secret des programmes. Quel système déplorable nous avons en France avec ces examens à tous les degrés qui suppriment l’initiative du maître et aussi la bonne foi de l’enseignement, en sacrifiant la réalité à l’apparence ! Mon inspection serait bientôt faite dans une école. Je ferais lire les écoliers, et c’est là-dessus seulement que je jugerais le maître."

" C'est sûr que les épreuves communes de contrôle continu, les E3C, prévus dans la réforme du bac de Blanquer correspondent bien à la critique de Jaurès, il ne fallait pas que les élèves et les profs entendent ça, s'amuse une professeure d'histoire géographie qui nous a alerté sur cette censure. On a décidé d'en parler en salle des profs entre nous. Ils ne sont vraiment pas malin aux ministère."

Lettre aux instituteurs et institutrices (selon Blanquer)

Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire:...

En marche vers l'arbitraire ?

Saturday 31 October 2020 à 11:45

Pour certains, l'Etat de droit, c'est dépassé

La droite et l'extrême droite se rejoignent dans la surenchère verbale après les attentats. Le concours Lépine des idées sécuritaires est ouvert. Eux ne sont pas au pouvoir. Mais La République en marche dans son projet de loi sur la "sécurité globale" veut rogner un peu plus sur nos libertés et sur l'Etat de droit.

Frontière entre les provinces de Guantanamo et Santiago à Cuba - Paul Keller - Wikipedia - CC BY 2.0

Après les tragiques attentats de Conflans-Sainte-Honorine et de Nice, la droite et l'extrême droite manipulent la surenchère. Jusqu'à l'outrance. Le concours Lépine des idées sécuritaires est ouvert.

Marine Le Pen vitupère, comme à son habitude, : « Puisque le terrorisme est un acte de guerre, il exige une législation de guerre. »

Mais les Républicains sont aujourd'hui quasiment sur la même ligne. Le maire de Nice Christian Estrosi veut que « la France s'exonère des lois de la paix pour anéantir définitivement l'islamo-facisme ». Pour lui, « on ne peut pas régler « _En tant que maire, je veux avoir la liste des fichés S; et partout où des centres de supervision urbains sont munis de logiciels, pouvoir mettre en place la reconnaissance faciale. Par souci de clarté, j'évite d'être aux côtés de la clique islamo-gauchiste qui fait semblant d'adorer la République le jour, et la nuit encourage ses pires ennemis.Ces gens sont les complices intellectuels des islamo-fascistes! »

Eric Ciotti, toujours dans la mesure, embraye en réclamant un « Guantánamo à la française » pour les terroristes islamistes qui vont sortir, pour les détenus de droit commun qui se sont radicalisés en prison et pour les fichés S, qui seraient 20.000 selon lui, les plus dangereux. Avec combinaison orange et torture au menu ? Et d'ajouter : « Il faut arrêter avec la défense de ces pseudos libertés individuelles. » C'est sûr, la liberté d'expression, la liberté...

Soutien psy aux soignants : la cellule d'écoute du ministère sonne dans le vide

Friday 30 October 2020 à 11:06

telephone - D.R.
telephone - D.R.

L’appel ne durera que quelques secondes. “Bonjour, vous êtes en relation avec la plateforme de soutien psychologique aux soignants. Ce service est désormais fermé”.

Alors que les professionnels de santé sont en première ligne pour faire à nouveau face à la forte recrudescence d’admissions patients Covid-19, la cellule d’écoute du ministère de la Santé a arrêté de fonctionner au début de l’été. Lancé début avril, ce numéro gratuit 0800 73 09 58, initialement accessible de 8h à minuit tous les jours, devait “pallier les situations d’isolement professionnel et proposer une assistance psychologique face à la sur-mobilisation actuelle” grâce à la mobilisation de psychologues hospitaliers bénévoles.

Cette cellule d’écoute, dont nous ignorons le nombre d’appels recueillis en trois mois, se superposait déjà à d’autres lignes de consultation qui continuent de fonctionner comme le numéro vert de l’association SPS (Soins aux professionnels de la santé), le numéro d’assistance de l’Ordre des médecins, le réseau des cellules d’urgence médico-psychologiques (CUMP) dans chaque département ou les initiatives particulières d'hôpitaux et dans le privé.

Le président Macron a des trous de mémoire à propos des lits de réanimation

Thursday 29 October 2020 à 18:35

A force de donner des chiffres faux, les politiques se prennent les pieds dans le tapis

Le président a évoqué mercredi 28 octobre 2020 le nombre de lits de réanimation disponibles en France. Des chiffres qui ne cessent d'évoluer au gré des éléments de langage à faire passer aux Français. Mais qui se préoccupe encore de la réalité ?

Quand le gouvernement pensait que les masques étaient inutiles pour la population - Copie d'écran Twitter

A force de mentir ou de construire une réalité rassurante, on finit par se perdre dans les chiffres qu'on annonce. Les chiffres sur le nombre de lits de réanimation font l'objet d'un yoyo permanent depuis le début de la pandémie. Nous avions déjà abordé ce sujet dans un article début avril. Le président de la république, Emmanuel Macron, vient de remettre le couvert...

L'air grave, le président s'est adressé aux Français mercredi 28 octobre 2020 pour leur expliquer que... contre toute attente... le virus avait contaminé à nouveau la population, qu'il était quasiment incontrôlable. Quelle surprise. Sans doute la faute au mauvais temps, comme l'ont évoqué certains ministres. En tout cas pas à l'incurie du gouvernement qui depuis le début de la pandémie, prend à peu près toutes les décisions qu'il ne faut pas prendre et change d'avis au fil de ses échecs. Ne portez pas de masques, partez en vacances, consommez, travaillez, envoyez vos enfants à l'école, toutes sortes de choses qui n'ont bien entendu rien à voir avec la propagation de ce virus. Passons. D'autres avaient bien prévu ce qui semble imprévisible pour les décideurs au pouvoir (voir l'interview d'épidémiologistes par Reflets en mai et fin septembre ici et )... Évoquant le nombre de lits de réanimation disponibles, le président a lâché quelques chiffres. Visiblement, il ne se souvenait plus de ce que le gouvernement ou lui-même avaient dit quelques mois...