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Prise illégale d’intérêt : une information judiciaire contre Eric Dupond-Moretti

Saturday 9 January 2021 à 00:48

Le garde des sceaux dans une situation de plus en plus intenable

Anticor, le Syndicat de la magistrature et l’Union syndicale des magistrats avaient porté plainte contre le ministre de la justice. La commission des requêtes de la Cour de Justice de la République ordonne l'ouverture d'une information judiciaire.

Éric Dupond-Moretti, avocat français, en 2018 - Librairie Mollat - Wikipedia - CC BY 3.0

Pour les plus vieux, c'est un peu comme un retour en Chiraquie... Un chef de l'État qui se veut à la tête du parti de l'ordre, de la morale et qui se retrouve chef, ou gourou, d'un clan dans lequel le nombre de brebis galeuses va dangereusement croissant. Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée, l'un des plus proches d'Emmanuel Macron est l'objet d'une enquête sur un éventuel conflit d'intérêts professionnel avec l'armateur MSC. Son rôle dans l'affaire Benalla a également été questionné. Alexandre Benalla... L'ancien garde du corps du président et sa propension à se faire passer pour un policier pour taper sur les manifestants, cristallise à lui tout seul toute la relation de la présidence Macron à la Justice et à la séparation des pouvoirs : « qu'ils viennent me chercher », avait-il lancé bravache à ses troupes. La liste est longue. Jean-Paul Delevoye, Laura Flessel, François de Rugy, Richard Ferrand, Muriel Pénicaud, Françoise Nyssen, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur soupçonné de viol... Cette fois, c'est le ministre de la justice lui-même qui est visé. Et la Justice, justement, a décidé de se pencher sur le cas de son propre ministre, ce qui finalement, en dit long sur l'état du pouvoir exécutif. Il y a là un message qui est envoyé.

Le parquet général de la Cour de cassation a annoncé vendredi 8 janvier que la commission des requêtes de la Cour de Justice de la République avait ordonné...

Alicem : l'État choisit la sécurité par l'obscurité

Friday 8 January 2021 à 19:53

Le code permettant une authentification certifiée restera secret

Notre demande CADA pour accéder au code source de l'application Alicem a été rejetée. L'État souhaite jouer la sécurité par l'obscurité sur un produit essentiel permettant l'authentification certifiée de l'identité des français via leur smartphone.

Installation interactive Assemblée redondante à Montréal (2015) - Rafael Lozano-Hemmer - Wikipedia - CC BY 2.0

Si l'on en croit le ministère de l'intérieur, Alicem est « la première solution d’identité numérique régalienne sécurisée (...) développée par le ministère de l’Intérieur et l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) [elle] permet à tout particulier, qui décide de l'utiliser, de prouver son identité sur Internet de manière sécurisée, à l’aide de son smartphone et de son passeport ou de son titre de séjour. » Pour attester de l'identité d'une personne, Alicem repose notamment sur la reconnaissance faciale, une technologie qui fait débat en matière de sécurité informatique. Sachant que le code produit par l'État est communicable, nous avions demandé au ministère de l'Intérieur de nous fournir le code source d'Alicem. Notre demande était restée sans réponse.

Nous nous étions tournés en janvier 2020 vers la La Commission d’accès aux documents administratifs (CADA).

De manière plutôt inhabituelle, la CADA ne nous a jamais répondu directement. C'est un avocat qui a repéré la publication de l'avis rendu sur le site de la CADA.

La commission relève que, comme nous le soulevions, elle avait déjà statué en faveur de la communication du code source produit par l'administration, l'assimilant à un document administratif.

Secret défense

Mais après avoir rappelé que Alicem permet de s'authentifier de manière sécurisée sur plus de 500 services via notamment FranceConnect, la CADA explique que le ministère lui a fait une réponse...

« Racisé » : un mot dangereux

Thursday 7 January 2021 à 12:09

Méfions-nous des armes que nous fournissons à nos adversaires

Les mots sont des armes. Lorsque nous en créons de nouveaux, souvent pour une bonne cause, il est important de s'interroger sur qui ramassera in fine cette arme et ce qui en sera fait.

Article de Philippe Marlière sur son blog

On le voit désormais partout. Le mot « racisé » est utilisé pour désigner les personnes victimes de racisme. Ce mot, je ne l'utiliserai que dans un seul de mes articles : celui-ci. Peut-on être antiraciste et refuser d'utiliser ce mot ? Il y a quelques années sortait le film « V pour Vendetta ». Basé sur une bande dessinée bien plus intéressante, le film frappait notamment part la force du « discours de Londres ». Dans cette intervention, le héros, V, un anarchiste (au sens premier du terme) expliquait : « while the truncheon may be used in lieu of conversation, words will always retain their power. Words offer the means to meaning, and for those who will listen, the enunciation of truth. And the truth is, there is something terribly wrong with this country, isn’t there? Cruelty and injustice, intolerance and oppression. And where once you had the freedom to object, to think and speak as you saw fit, you now have censors and systems of surveillance coercing your conformity and soliciting your submission. »

« Les mots offrent les moyens de donner un sens et, pour ceux qui les écouteront, l'énonciation de la vérité. Et la vérité, c'est qu'il y a quelque chose qui ne va vraiment pas dans ce pays, n'est-ce pas ? La cruauté et l'injustice, l'intolérance et l'oppression. Et là où vous aviez autrefois la liberté d'objecter, de penser et de parler comme bon vous semble, vous disposez maintenant de censeurs et de systèmes de surveillance qui...

Intrusions informatiques : une tribune aberrante publiée par Le Monde

Monday 4 January 2021 à 23:18

Quand la presse se tire une balle dans le pied (encore une fois)

Mais qu'allait-il faire (Le Monde) dans cette galère ? C'est un peu la question que l'on se pose à la lecture d'une tribune publiée le 4 janvier par « le quotidien de référence ». Pourquoi donc avoir publié ce texte ?

Les experts en cybermachins sont à la manoeuvre...

A la lecture d'un tel raté, on en vient à se demander quel est le process de décision dans le journal du soir pour approuver la publication d'une tribune. Est-elle relue par les journalistes experts du domaine ou simplement par la rédaction en chef ? S'agit-il d'un choix délibéré de publier n'importe quoi pourvu que cela fasse le buzz. Où suffit-il que les auteurs se soient vu accrocher à un moment de leur vie quelques breloques sur le plastron pour que l'on estime au sein du journal que le contenu ne peut être que de qualité ?

Mystère et boule de gomme.

Quoi qu'il en soit, Le Monde a publié ce 4 janvier une tribune titrée « Qu’elles soient étatiques ou criminelles, les intrusions informatiques doivent être combattues par une stratégie nationale et globale ». Elle est signé de « Bernard Barbier, ancien directeur technique de la DGSE, de Jean-Louis Gergorin, ancien chef du Centre d’analyse et de prévision du Quai d’Orsay et de l'amiral Edouard Guillaud, ancien chef d’état-major des armées ».

Sur le papier, ça claque. Sauf qu'en fait, rien ne va dans cette tribune. Ni le contenu, ni les signataires. Et cela ne va tellement pas, qu'en la publiant, Le Monde se décrédibilise.

Commençons par les signatures. Il faut réécrire les bios pour bien comprendre ce qui se joue ici. Trois personnes vont nous parler de cybersécurité, d'intrusions informatiques, de piratage. Elles vont nous expliquer que tout cela, c'est très mal. Soit. Mais...

Science & Vie ou la bourse ?

Saturday 2 January 2021 à 17:13

La presse magazine sous idéologie comptable d'une mirifique Start-up Nation.

Question: comment faire de l'argent avec un groupe de presse. Réponse: réduire la masse salariale et accueillir de jeunes recrues formées en alternance. C'est fou comme tout devient limpide dans le monde éclairé des businessmen de la French-Tech…

Une revue créée en 1913 malmenée par la science de 2021

Les hostilités sont ouvertes. D’un côté un magazine de renom créé en 1913, Science & Vie, et de l’autre Reworld Média, un Leading Media Group se reconnaissant comme éditeur de contenus de qualité résolument ancré dans l’ère des nouvelles technologies (sic). Deux mondes. Le premier s’honore de sa vérité scientifique, le second se félicite de ses cotations boursières.

Rappelons que Reworld s’est porté acquéreur de tous les journaux de l’éditeur italien Mondadori en 2019 (30 titres, dont S&V). La nouvelle direction vise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros pour 2021. Le big boss, Pascal Chevalier, n’hésite plus à se présenter comme «un geek reconverti dans le business». Quant à Jérémy Parola, le jeune directeur des activités numériques, lui, préfère se coiffer d’une réussite acquise au sein du journal économique La Tribune: «Quand je suis arrivé on était 300, je suis reparti, on était une vingtaine. On ne peut pas dire que ce soit un modèle d’hyper croissance, même si les choses faites étaient hyper belles, et j’en ressens encore aujourd’hui une grande fierté». À cette époque, le directeur de La Tribune n’est autre que Gautier Normand, l’actuel associé co-fondateur de Reworld Média.

Le choc du chiffre vaut mieux que le poids des mots
Le choc du chiffre vaut mieux que le poids des mots

Pas de quoi rassurer les journalistes de Science & Vie qui dénoncent de grossières erreurs éditoriales et déplorent « un nombre inimaginable d’informations erronées et publiées sur un site internet qui est désormais placé...