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Vaccination : le coup de com du gouvernement

Friday 12 March 2021 à 17:47

Ou comment gérer le vaccin comme le Nutella

Entre le 4 et le 7 mars, le gouvernement a voulu gonfler les chiffres de vaccination, quitte à permettre, sans le dire, la vaccination de public non prioritaire. Et pour motiver les soignants à venir travailler le dimanche, au moins une agence régionale de santé a menti sur les dates de péremption en agitant le spectre de doses jetées à la poubelle.

À Paris, l'hôpital de l'Hôtel-Dieu - © Reflets

A la fin de la première semaine de mars, un peu partout en France, c’était promo flash sur l’AstraZeneca. Venez vite, tout doit disparaître ! Dès jeudi 4 mars, dans certains centres de vaccination, toutes les personnes qui se présentaient avec leur carte Vitale, sans rendez-vous, qu’elles fassent partie ou non des publics prioritaires, repartaient avec leur précieuse piqûre. «J’ai appris par des connaissances que l’Hôtel-Dieu distribuait le vaccin AstraZeneca à tout le monde. J’ai reçu ma première dose et obtenu un RV dans la foulée pour la deuxième», raconte, ravie, une fringante quinquagénaire en pleine santé. L’espace d’un week-end dans le centre de Paris, on voyait enfin le bout du tunnel.

La bonne nouvelle a commencé à se répandre sur les réseaux sociaux et de nouveaux candidats, ni spécialement fragiles ou âgés se sont pointés dès le lundi 8 mars à l’Hôtel-Dieu. Trop tard, il n’y avait plus rien pour le commun des mortels qui s’est fait refouler… «L’opération spéciale de ce week-end est terminée, expliquait une employée de l’hôpital tout sourire à l’un des postulants déçus. Et figurez-vous qu’aujourd’hui, je n’ai même pas les doses pour les personnes inscrites…»

Mensonge sur les dates de péremption

Comment s’explique cette opération? Mardi 2 mars, le Ministère de la Santé reconnaissait que seulement 25 % des stocks disponibles d’AstraZeneca reçues en France avaient été utilisés. Parce qu’il jouit d’une moins bonne réputation que ses concurrents et ne convient pas...

Nombre de doses par flacon : rien ne va plus!

Thursday 11 March 2021 à 19:04

Quand un médecin ne joue pas le jeu de la com'...

L'actualité du dernier week-end était double et majeure : Meghan et Harry à Los Angeles ou bien Olivier et Gérald à Boulogne-sur-Mer. Entre ces deux infos capitales, les déclarations du Dr Hamon pouvaient sembler insignifiantes. Et pourtant…

Une réalité de terrain qui amène à s'interroger... - Capture d'écran

A peine le problème venait-il d'être évoqué au Sénat (voir ici) que la question du nombre de doses de vaccin à récupérer dans un seul flacon éclatait dans plusieurs centres de vaccination. Notamment dans celui de Clamart (92), là où justement exerce le président de la fédération des médecins de France. N'ayant que faire des assemblées feutrées, c'est avec son habituelle liberté de ton que le Dr Hamon est venu livrer sa colère sur le plateau de la chaîne LCI: « j'ai envie d'aller dézinguer le ministère ! Qui sont ces gens incapables de s'adapter et de prendre des décisions responsables ! ». On comprend mieux sa colère quand il nous explique avoir dû se résoudre à « balancer 50 vaccins Pfizer » sur ordre de l'agence régionale de santé (ARS).

A Boulogne, les micros remplaçaient les seringues... - Capture écran
A Boulogne, les micros remplaçaient les seringues... - Capture écran

Rappelons que les vaccins anti-covid sont livrés en conditionnement multidoses par les fabricants. L'intervention d'un manipulateur s'impose donc avant qu'un médecin puisse procéder aux injections sur les patients. Pour chaque flacon, le personnel infirmier s'emploie ainsi à remplir un nombre X de seringues après avoir soutiré un volume Y de solution vaccinale. L'ensemble de ces opérations est réglementé et soumis à une autorisation de mise sur le marché européenne (AMM). Toutefois en fonction du soin avec lequel la manipulation s’opère, mais surtout et avant tout du type de seringue utilisée, il s'avère possible...

Cluster à l'hôpital : et si le rempart tombait?

Sunday 7 February 2021 à 19:12

À la Rochelle : de la peur, de la colère, de l'indignation, du syndicalisme, et des soignants…

Quelques chiffres: 350 cas en cinq mois, 159 durant le mois de janvier et 13 sur les trois premiers jours de février. Vous êtes en Nouvelle-Aquitaine, à l'hôpital Saint-Louis de La Rochelle. Il ne s'agit pas du décompte des patients, mais du nombre de soignants déclarés positifs au covid.

Quand l'inquiétude gagne les rangs des hospitaliers... - © Reflets

Sur une allocution de près d'une heure trente, dix huit minutes auront suffi pour que l'hommage leur soit à nouveau rendu. Le premier ministre Jean Castex a donc jugé utile de nous rappeler leur rôle, d'en souligner l'importance: « et bien sûr nos soignants, auxquels nous devons une attention particulière, parce qu'ils sont plus que les autres exposés au risque, et que nous avons plus que jamais besoin d'eux pour assurer la prise en charge des malades»

Bien sûr nos soignants, c'est d'eux dont il s'agit depuis près d'un an. Ceux que nous avons applaudi quand la mode était aux balcons, ceux que l'on félicite encore face caméra, ceux qui nous tiennent la main quand vraiment ça craint, mais ceux qui dérangent aussi, comme aujourd'hui dans la cour de l'hôpital rochelais. Ceux-là n'avaient ni le vaccin salutaire, ni le discours policé ; ils avaient le verbe anxiogène, la rage à la blouse et la colère en banderole.

L'honnête homme pouvait se laisser surprendre car en principe c'est gentil et bien élevé un infirmier en temps de crise. Pourquoi ces soignants-là, ouvertement syndiqués, voire trop syndiqués selon les avis, en viennent-ils aujourd'hui à vociférer de la sorte? Cette manifestation de mauvaise humeur pouvait s'écouter d'une oreille inattentive, car après tout, elle n'était qu'une parmi d'autres. Car oui, l'irritabilité du personnel médical ne date pas d'hier. Déjà en juillet...

Le grand retour discret des trackers publicitaires sur Liberation.fr

Friday 5 February 2021 à 18:43

Que sont devenues les grandes déclarations sur la vite privée ?

A grand renfort de déclarations enflammées, Libé annonçait en 2019 être le premier journal à retirer les trackers publicitaires. A l'occasion du lancement d'une nouvelle version du site, les voici revenus en force...

A gauche un article pour des lecteurs, à droite une liste de sites qui bénéficient de la monétisation des lecteurs

Caramba ! Que s'est il passé ? Paroles et paroles et paroles et paroles et paroles. Et encore des paroles que tu sèmes au vent ? Où sont passées les promesses de Clément Delpirou, directeur général de SFR Presse, et Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération ? Le 10 octobre 2019, chez France-Inter qui buvait leurs paroles parce que la contradiction, c'est un option (trop cher ?), les deux représentants de Libé annonçaient la fin des trackers publicitaires sur le site de Libération. Mieux, Libé était le premier site de presse à le faire. Patatras, il s'agissait d'une annonce marketing pas très bien préparée et les trackers étaient toujours là. Qui plus est, de nombreux journaux, dont celui-ci, n'on pas de trackers publicitaires. Nos lecteurs ne sont pas une marchandise. Lorsque l'on faisait remarquer à Libé que les trackers étaient toujours en place, Checknews, le traqueur de fake news se penchait sur la question (deux fois). Pas avec beaucoup de précision, il faut l'avouer. Mais il faut dire que les trucs techniques, c'est compliqué. A tel point que Libé décidait ensuite de planquer ses trackers avec une moche redirection. Mais revenons à aujourd'hui. Libé ne va pas très bien. Patrick Drahi, propriétaire du groupe Altice, lui-même propriétaire de Libération, a décidé l'année dernière de sortir le quotidien du périmètre. Voilà le quotidien cédé à un « fonds de dotation pour une presse indépendante » doté de 15...

Le secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance au taquet...

Thursday 4 February 2021 à 18:14

Il a reçu un courrier à son adresse personnelle !

Au secrétariat d'État à la protection de l'enfance, les citoyens n'ont pas le droit d'écrire au secrétaire d'État chez lui et les journalistes n'ont pas le droit de parler à sa cheffe de cabinet sans passer par une chargée de presse. Manants...

Adrien Taquet - G. Garitan - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Branle-bas de combat soudain au secrétariat d'État à la protection de l'enfance. Adrien Taquet a reçu un courrier de la part d'un ancien enfant placé. Alors que ses précédentes démarches auprès des collaborateurs étaient restés... lettre morte, celui-ci a décidé de mandater un huissier pour remettre un courrier au domicile d'Adrien Taquet. Coup de téléphone immédiat de la cheffe de cabinet, Madame Baltis Méjanès. Conjonction de planètes ? Reflets était justement en train d'interviewer l'auteur du courrier et d'évoquer son procès en cassation contre l'État. Nous assistons médusés à l'entretien téléphonique. Le ministre est très surpris par la démarche et c'est un problème de sécurité. Les menaces à peine voilées laissent entendre qu'un service va être saisi. Dans un souci de bonne administration des deniers publics, Reflets.info souhaite résoudre cette enquête avant même qu'elle ait commencé. Inutile de mandater la DGSI, inutile de mettre juges et experts variés sur le coup. Nous allons, au passage, ré-expliquer que l'anonymat sur Internet dont parlent tant les politiques, c'est impossible. Y compris pour eux-mêmes, y compris si des équipes de nettoyage et de e-réputation ont été mandatées pour remettre les compteurs à zéro. Y compris aussi, si la cheffe de cabinet, Baltis Méjanès, par ailleurs conseillère en charge des questions numériques d'Adrien Taquet et précédemment de Nathalie Kosciusko-Morizet s'est...