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Recyclage des déchets du BTP : une loi et des solutions

Thursday 13 May 2021 à 18:20

On sait aujourd'hui recycler 98% des déchets du batiment !

La loi économie circulaire du 10 février 2020 prévoit des nouvelles avancées pour prévenir les décharges illégales et éviter le gaspillage. C'est la naissance d'une nouvelle filière qui se dessine. Elle pourrait créer de nombreux emplois. Décryptage et reportage auprès des pionniers du recyclage.

Site de valorisation des déchets de Eurovia - © Cyril Marcilhacy

Dans un fracas d’enfer, le concasseur avale le mélange de terre, plastique, béton et plâtre venus des chantiers. De ce concassage et de ce criblage, les déchets sortent en fonction de la taille et de leur densité. Les résidus ultimes arrivent dans des bennes, les autres passent sur des tapis roulant, avant d’être pour certains lavés. In fine, le gravier et le sable obtenu servent pour le béton ou pour des sous-couche pour la construction de route, la terre est transformée en briques, les limons, après ajout de chaux, sont revendus pour les remblais et les tranchées de travaux publics. Le groupe Estérel à Fréjus a été un pionnier du recyclage depuis 25 ans. «Nous atteignons aujourd’hui 98% de revalorisation, explique Gérard Ferro. Aujourd’hui on peut revendre les produits de valorisation 10 à 12 la tonne. Les déchets sont une ressources, mais il faut qu’on s’en occupe. C’est une décision politique. Les dépôts sauvages ne devraient pas exister. Le problème est que le dépôt en décharge est trop cher, alors on pousse les entrepreneurs à chercher des solutions alternatives, on encourage l’illégal.» Le prix de la mise en décharge est actuellement deux fois supérieur à celui du terrassement. Autre frein, les entreprises doivent parfois parcourir 80 kilomètres pour trouver un lieu de dépôt. L’État estime qu’il y a 2,2 millions de tonnes de déchets du BTP abandonnées illégalement chaque année en PACA, sur les 14 millions de tonnes produites annuellement. Au niveau national, le...

« Déchargeons le plateau d’Aix », une mobilisation citoyenne exemplaire

Thursday 13 May 2021 à 18:19

Mobilisations sur les éseaux sociaux, manifestations et dialogue ont permis aux militants d'atteindre leur but.

Ce qui était la troisième décharge illégale de France est en cours de nettoyage par une entreprise payée par les collectivités locales. Récit d'un combat réussi.

Décharge sauvage du plateau de l'Arbois, à proximité immédiate de la gare d'Aix TGV. - © Cyril Marcilhacy

C’est désormais une entreprise qui s’occupe de nettoyer ce qui était la troisième décharge illégale de France. Un travail titanesque. Sur 15 hectares, les gravats en provenance d’entreprises de la région, poussaient comme des champignons. Et ce n’est pas faute d’une décharge légale à proximité: elle est située au bout de la route, à moins d’un kilomètre! Mais les entreprises doivent payer. Alors pourquoi se gêner quand il y a des terrains vagues? Ce succès, on le doit à une association, « Déchargeons le plateau d'Aix ».

Nous étions allés à leur rencontre. Ce jour-là, une cinquantaine de personnes s’activaient à l’entrée de l’immense dépotoir, à quelques centaines de mètre de la gare d’Aix TGV, aidés par les mairies d’Aix et de Vitrolles. Nous avions rencontré Geneviève, une aide soignante. Elle avait terminé son travail quelques heures plus tôt et s’apprêtait à retravailler la nuit suivante. Mais elle se disait «heureuse d’être là pour montrer qu’on peut se mobiliser». Nous avions aussi croisé Stéphane, un graphiste d’une cinquantaine d’années, écologiste convaincu et déjà engagé dans un combat similaire. Et également Elodie Savoyat, un des piliers de l’association pour qui cette action symbolique était «un moyen de garder la pression sur les élus locaux ».

Geneviève, aide-soignante et citoyenne engagée - Cyril Marcilhacy
Geneviève, aide-soignante et citoyenne engagée - Cyril Marcilhacy

Un combat né des réseaux sociaux

L’histoire a commencé il y a plus de deux ans. «Je voyais tous ces gravats s’accumuler de la route en passant en...

Alsetex : maintien de l'ordre partout, justice nulle part

Tuesday 11 May 2021 à 11:22

La société française est très présente à l'international - Révélations

Selon des documents internes que Reflets a pu consulter, le producteur de matériel de maintien de l'ordre est présent dans de nombreux pays un peu fâchés avec les droits de l'Homme.

Le stand Alsetex à Milipol - © Reflets

Voilà une société française qui réussit bien à l'international. Alsetex, spécialiste de la fabrication d'outils de maintien de l'ordre, déteste cependant la lumière. A tel point que lors du dernier salon de l'armement policier et des services de renseignement, Milipol, son stand était équipé de multiples panneaux interdisant les photos et les caméras. Aucun salarié n'acceptait, évidemment, de parler à la presse. Et pourtant, l'entreprise fait régulièrement l'objet d'articles. Ses munitions (balles pour les LBD, grenades) font l'objet de vives et anciennes controverses.

Reflets s'est plusieurs fois fait l'écho des blessés et de la mort de Rémi Fraisse liés à l'usage des armes pourtant dites non-létales, de cette entreprise : à Sivens où Rémi Fraisse a été tué par l'explosion d'une grenade Alsetex, pendant les manifestations contre la Loi Travail, à Bure, mais surtout pendant les manifestations des gilets jaunes.

Reflets avait enquêté dès janvier 2019 sur l'usage du LBD par les forces de l'ordre et avait longuement expliqué que les munitions utilisées, celles d'Alsetex et non celles du fabriquant suisse du LBD, pouvaient être à l'origine de la violence des blessures constatées. Outre le fait que les forces de l'ordre visaient bien la tête, le fabriquant du LBD lui-même expliquait que ses munitions ne pouvaient pas provoquer de telles blessures.

Balle de LBD de la marque Alsetex - © Reflets
Balle de LBD de la marque Alsetex - Reflets

Toutes...

La mer a des reflets d'argent

Monday 10 May 2021 à 17:01

Des plages méditerranéennes aux terres glacées du Grand Nord…

Au choix, direction le sud avec Grégory Salle pour une plongée littéraire et sociologique dans l'univers des palaces flottants, ou bien cap au nord en compagnie de Sophie Simonin et Tobias Carter à bord d'un voilier d'expédition polaire. Deux routes, mais Unu Mondo seulement.

Superyachs, ou les très très grandes richesses de la mer... - © Reflets

Unu Mondo : à traduire par -un seul monde- en Espéranto. C'est de l'esprit de cette langue à visée internationale que se recommande l'association éponyme créée par deux trentenaires. Sophie et Tobias ont décidé de juger par eux même de l'impact de l'élévation des températures aux confins du Groenland. L'an passé, à la barre du Northabout, ils se sont approchés du cercle arctique, là où précisément l'urgence climatique s'avère irréfutable.

Sophie et Tobias: partir pour voir et revenir pour témoigner - Capture écran
Sophie et Tobias: partir pour voir et revenir pour témoigner - Capture écran

Tobias n'hésite plus à souligner qu'à l'approche du 66e parallèle nord, les climato-sceptiques ne font guère recette: "Là-bas les populations vivent et subissent les effets du réchauffement au jour le jour". Au terme d'un périple de plusieurs mois, l'équipage s'est chargé de rendre compte de ces lointaines évidences; ils ont écumé les écoles et les collèges afin de sensibiliser les jeunes générations. Près d'une centaine d'établissements scolaires suivent désormais leur parcours.

Dans les classes des petits, des explorateurs pour de vrai! - Capture d'écran
Dans les classes des petits, des explorateurs pour de vrai! - Capture d'écran

Ce dimanche 2 mai au matin, sur les quais de La Rochelle, le Northabout a repris la mer en pointant son étrave vers l'Islande. Alors que Tobias s'affairait autour des ultimes préparatifs, Sophie s'est prêtée au jeu d'un rapide question-réponse avant de mettre les voiles.

Ultime séance d'essayage avant le départ... - © Reflets
Ultime séance d'essayage avant le...

L'île Maurice veut intercepter (en clair) le trafic Internet vers les réseaux sociaux

Thursday 6 May 2021 à 17:12

Décryptage d'une technologie liberticide

La liberté d'expression est, parait-il, un danger pour l'harmonie sociale et la sécurité nationale. Il convient donc de pouvoir déchiffrer le trafic vers les réseaux sociaux. Pour ce faire, l'île Maurice veut déployer une infrastructure digne de la plus belle dictature.

Coconut Rock au large de l'île Maurice dans l'océan Indien - Daniel Dorfer - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

On se croirait replongés dans l'OpSyria de Telecomix (et Reflets). Nous avions puiblié ici même les logs des proxies qui organisaient la censure du Web en Syrie. L'analyse de ces traces informatiques avait permis de mieux comprendre le système de surveillance et de censure du Web à l'échelle d'un pays. Certains en avaient même fait des études universitaires. Pour notre part, nous avions mis au jour un système d'attaque de type Man In The Middle (l'homme au milieu ou MITM) permettant aux services de renseignement d'intercepter identifiants et mots de passe des opposants. C'est exactement la même chose que ce que l'île Maurice souhaite mettre en place. C'est digne d'une vraie dictature, c'est inefficace, un cercueil pour la liberté d'expression et une attaque en règle contre les droits fondamentaux et notamment le droit au respect de la vie privée.

Si pour vous la manière dont fonctionnent les Internets est un peu vague, il faut lire la série d'articles sur Michel et sa tablette que nous avions publiés. C'est un préalable pour bien comprendre de quoi il retourne.

Le 14 avril dernier, l'Information & Communication Technologies Authority (ICTA), l'autorité de régulation des télécoms et autres réseaux de l'île Maurice lançait une consultation publique sur les « amendements proposés à la loi sur les TIC pour réglementer l'utilisation des médias sociaux et lutter contre leur abus et leur mauvaise...