PROJET AUTOBLOG


Reflets

Site original : Reflets

⇐ retour index

Les jardins partagés, plus que de la culture

Thursday 17 June 2021 à 13:50

Le sociologue Damien Deville montre leur rôle social et politique

« Jardiner la ville en crise, penser une écologie de la précarité ». Dans son travail, le sociologue montre que les jardins familiaux sont des lieux permettant de renouveler les manières de créer du lien. Ils sont des espaces structurant de nouvelles opportunités et de nouveaux réseaux de relations.

Jardin familial - © Cyril Marcilhacy

Chercheur diplômé en développement territorial, en géographie et en anthropologie de la nature, Damien Deville a conduit une thèse qui lie jardins et précarité. Il est aussi engagé à Europe Écologie où il participe à l’animation de la «Mission territoire» auprès du Bureau exécutif du parti.

Vous avez conduit une thèse «Jardiner une ville en crise, penser une écologie de la précarité» en prenant pour exemple la ville d’Alès dans le Gard, pourquoi cette étude?

Damien Deville : Je me suis intéressé à la manière dont les jardins familiaux ont été produits au fil du temps, les liens qu’ils entretiennent avec la crise urbaine à Alès, et les différentes fonctions des jardins familiaux pour des familles en situation de précarité. Cette ancienne cité minière est confrontée à des difficultés sociales et économiques. Premières victimes de la désindustrialisation de la commune, les classes ouvrières sont soumises à différents niveaux de précarité. Certaines familles ont alors choisi de porter des projets de jardin dans la ville. Ma recherche a eu pour objectif de répondre à la question de recherche suivante: les jardins sont-ils des espaces permettant aux familles de s’adapter ou non à la précarité? J’avais pour hypothèse de départ que les personnes désirait un jardin familial pour des questions économiques, pour contribuer à l’autonomie alimentaire de leur famille.

Comment se positionne la ville d’Alès ?

A Alès, il y a deux types de jardins. Des jardins associatifs dont la surface...

Cocaïne : l'ambassade de France de Bogota était-elle toute blanche ?

Tuesday 15 June 2021 à 10:30

Difficile de démêler les fils après les révélations du FBI...

Selon un document rendu public par le FBI des trafiquants auraient mis en place un système pour exporter 2 kilos de cocaïne par semaine via la valise diplomatique en Colombie. La France dément, les États-Unis se murent dans le silence.

Les photos échangées par les trafiquants - Document du FBI

Au détour d'un document rendu public la semaine dernière dans le cadre de l'enquête internationale Trojan Shield, un agent du FBI expliquait que des trafiquants avaient la possibilité d'exporter deux kilos de cocaïne chaque semaine (probablement vers l'Australie) via des enveloppes scellées de la valise diplomatique de l'ambassade de France à Bogota. Trojan shield a consisté à distribuer près de 12.000 téléphones à des groupes criminels, permettant des échanges chiffrés. De nombreux exemples d'utilisation de ces téléphones pour organiser des trafics étaient fournis dans ce document. Un seul évoquait la complicité possible de personnels d'une ambassade, c'est à dire, par rebond, d'un pays.

Voici le passage en question :

Le 23 mars 2020, l'utilisateur du JID 58f4a9, qui a été identifié par des messages An0m comme étant Baris Tukel, a demandé à l'utilisateur du JID cfdf8a, qui a été identifié comme étant Shane Geoffrey May, quel était le prix de la cocaïne en ce moment. Tukel a également demandé si May avait "cette adresse de building block" [Définition de building block]. May a répondu que la cocaïne se situait autour de 200.000 et a demandé à Tukel s'il avait des nouvelles. Tukel a écrit : "Ok, j'ai un petit boulot qui est apparu pour le building block", "Il y a 2 kg placés dans des enveloppes diplomatiques françaises scellées en provenance de Bogotta [sic]" et "Ils ont déjà reçu...

Marche des libertés à Paris : succès mitigé

Saturday 12 June 2021 à 20:00

Pas d'incidents et peu de monde

Ambiance bon enfant pour la manifestation contre l'extrême-droite à Paris ce samedi 12 juin. On était sans doute loin des 70.000 manifestants annoncés par les organisateurs mais bien au dessus des 9.000, selon la police.

Un peu de douceur dans un monde envahi par des brutes d'extrême-droite... - © Reflets

La place de la République n'était pas pleine en fin de manifestation samedi 12 juin. L'appel massif à marcher pour s'opposer aux idées d'extrême-droite qui s'affichent désormais sur toutes les ondes et dans la bouche d'à peu près tous les politiques, n'a pas été un véritable succès. Les organisateurs annonçaient 70.000 personnes, la police 9.000.

Il y avait plus de monde que pour la manifestation des policiers devant l'Assemblée Nationale et beaucoup moins de forces de l'ordre que lors de la manifestation en soutien aux Palestiniens. La décision du conseil d'État interdisant les nasses at-t-elle été entendue par le préfet ? Cette manifestation s'est déroulée dans le calme, sous le soleil, les forces de l'ordre restant, à Paris, très en retrait.

Fin de manifestation : le boulevard Magenta avec des manifestants épars de République à Gare de l'Est - © Reflets
Fin de manifestation : le boulevard Magenta avec des manifestants épars de République à Gare de l'Est - Reflets

L'éternel guitariste de l'extrême... - © Reflets
L'éternel guitariste de l'extrême... - Reflets

Logique... - © Reflets
Logique... - Reflets

Pas sûr que tout le monde ait un fasciste en lui... - © Reflets
Pas sûr que tout le monde ait un fasciste en lui... - Reflets

Douceur du mois de juin, contre l'extrême-droite, même les petites filles marchent. - © Reflets
Douceur du mois de juin, contre l'extrême-droite, même les petites filles marchent. - Reflets

Hasta la victoria, siempre. - © Reflets
Hasta la victoria, siempre. - Reflets

Fin de manifestation place de la République. - © Reflets
Fin de manifestation place de la République. - Reflets

En route pour le grand soir. - © Reflets
En route pour le grand soir. - Reflets

Darmanin : la recherche du problème sécuritaire à tout prix

Friday 11 June 2021 à 18:42

L'enquête GENESE va-t-elle remplacer une précédente qui ne « donnait pas satisfaction » ?

Le rapport d’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2019 qui abordait les questions de "ressenti" de sécurité jusqu'ici, ne place pas la sécurité comme un problème important pour les Français. Est-ce pourquoi l'enquête GENESE est lancée ? Darmanin ordonne par ailleurs un audit en quelques jours sur « la situation du pays en matière de faits violents ». Une obsession ?

Gerald Darmanin - D.R.

Comme nous le faisait remarquer en commentaire un lecteur après notre article sur l'enquête GENESE, le rapport d’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2019 abordait la question du ressenti des problèmes de sécurité et il ne s'agit pas d'une priorité pour les Français, loin de là. En 2019, lorsque le ministère de l'Intérieur interroge les Français sur ce sujet, la délinquance arrive en sixième position sur huit comme « problème le plus préoccupant dans la société française ». Loin derrière le terrorisme bien entendu, la pauvreté, le chômage, l'environnement ou la santé.

« La "préoccupation sécuritaire" hors attentats – mesurée comme la proportion de personnes ayant désigné la délinquance comme le problème le plus préoccupant de la société – est très peu influencée par les caractéristiques personnelles des répondants. Hommes ou femmes, quel que soit l’âge, le statut d’activité, le niveau de vie ou le lien à la migration, la proportion de personnes considérant la délinquance comme le problème le plus préoccupant de la société française est dans la moyenne, sauf parmi les étudiants et élèves où elle est plus faible (7% en 2019). Le lieu d’habitation en revanche impacte légèrement les réponses : les personnes vivant en Île-de-France, Centre-Val-de-Loire et Provence-Alpes-Côte-d’Azur ainsi que celles vivant dans les quartiers prioritaires de la ville placent plus souvent que la moyenne la délinquance en tête des problèmes les plus préoccupants. L’...

La ZAD du L.I.E.N reprend le maquis

Thursday 10 June 2021 à 16:00

La sortie du déconfinement, c'est aussi le déconfinement des luttes

Sur un terrain privé niché au cœur de la garrigue du nord de Montpellier, les collectifs "SOS Oulala" et "Gare aux garrigues" ont organisé un week-end de rencontres nommé "Confluence des luttes du sud". Les gens recherchent les moindres coins d'ombres et récupèrent des soirées du samedi. L'assemblée prévue à 15 h ne s'est étrangement pas tenue. Mais des groupes, de-ci, de-là, semblent s'assembler à l'arrière-plan. Reportage.

Les ruines de la M.E.R, la première occupation réalisée dans le cadre de la ZAD du L.I.E.N

Dimanche 6 juin. Le rappeur sur scène vient de finir son chant en Occitan. Il laisse passer les applaudissements et enchaine sur un autre texte.

Je bosse avec les mots avec ou sans dents

Poisson barbare ascendant

Les pieds dans l'eau de l'Hérault, la gueule de barbe

Ne tarde pas à perdre le nord et à me mettre à parler dans ma barbe

Garde le Sud pour me rappeler qu'il n'y a pas d'identité sans massacres

Pas d'histoires sans guerres ni débâcles

Depuis quelques mois, la ZAD du L.I.E.N est en sous-marin. Sa première forme était la M.É.R, "Maison de l'écologie et des résistances", une petite bâtisse expropriée et vouée à la destruction puis réoccupée le 6 octobre 2020 par le collectif "SOS Oulala". Une initiative qui n'avait pas dû plaire au préfet malgré les appels à l'union nationale de Macron face au nouveau confinement.

Un occupant d'alors témoigne :

Le matin du 22 octobre vers 6 heures, des forces commando, équipées de béliers et de fusils mitrailleurs, ont encerclé la M.É.R et lancé un assaut violent, sans sommations, en défonçant les portes, contre dix militant·es écologistes non-violent·es, encore endormi·es en sous-vêtements dans leurs sacs de couchage.

Cathy, membre du collectif ajoute dans un témoignage à La Mule Du Pape :

Face à cette non-violence, quelle a été la réponse apportée ? Des hommes armés qui au petit matin, défoncent les portes, défoncent les barres de bois. […] Je me suis rendue dans...