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Conférence sur la souveraineté numérique européenne : le couac Microsoft

Tuesday 15 February 2022 à 11:51

Allo Redmond ?

La conférence sur la souveraineté numérique de l'Europe organisée par Paris est décidément une source inépuisable de blagues. Le patron de Microsoft n'est pas apparu. Selon Cédric O, en raison d'un contretemps. La vérité est moins glorieuse.

Standard téléphonique - D.R.

« Brad, can you hear me ? » C’est avec ce touchant appel que Jacques Crémer, modérateur de la table ronde sur comment « rétablir des règles du jeu équitables sur les marchés numériques » [Lire nos deux précédents articles ici et ], a essayé - en vain - de passer la parole à Brad Smith, le taulier de Microsoft. Las ! Ce fan des règlements européens n’a finalement pas pu dire tout le bien qu’il pense (sûrement) des futures contraintes de Bruxelles sur le cloud et autres services numériques.

Officiellement, le cabinet de Cedric O assure que Brad Smith a eu « un contretemps de dernière minute ». Interrogé par Reflets.Info, Jacques Crémer, le professeur d’économie de la Toulouse School of Economics (TSE) chargé d’animer cette table ronde a une explication… un peu moins glorieuse : « Nous lui avions promis de le faire intervenir à 17h30 heure de Paris, car nous savions que son emploi du temps était très serré… et puis il y a eu un problème de connexion. » En direct de Bercy, c’est ballot… On espère au moins qu’aucun logiciel Microsoft n’est impliqué dans ce couac !

Pas de nuage à l’horizon

D’autant que l’exercice ne s’annonçait pas vraiment périlleux pour l’américain : la firme de Redmond a financé pendant 15 ans (2005-2020) des recherches sur l’industrie du logiciel, le développement d’internet et la propriété intellectuelle dans une unité de la Toulouse School of Economics coordonnée par un certain… Crémer Jacques. Avec, parmi les sujets de recherche, « les politiques...

Acte 3 : L'abus d'alcool est-il dangereux pour l'écologie ?

Monday 14 February 2022 à 11:35

Projet Godet à La Rochelle, un dossier marqué au coin du bon sens économique.

Les élus locaux ont voté et leur verdict est sans appel : vive le cognac ! Dans un dernier prononcé, la préfecture persiste, signe, et avalise la construction d'une usine d'embouteillage sur une parcelle de nature vierge.

Le coup d'envoi préfectoral pour une avancée des travaux.... - Reflets

Cette affaire débute en 2019 sur une modification du plan local d'urbanisme de la communauté d'agglomération rochelaise. Une zone naturelle protégée s'y voit alors déclassée en zone constructible afin d'accueillir des activités commerciales. Il s'agissait en l'occurrence de permettre aux établissements Godet, une entreprise familiale ayant pignon et commerce d'alcool sur rue, de venir installer ses entrepôts de stockage d'alcool sur les anciennes terres du château de La Sauzaie (Toute l'enquête ici : Acte 1, Acte 2).

Après avoir circulé de mains en mains, le dossier vient d'atterrir sur le bureau du préfet, via le Conseil Départemental de l'Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques. Derrière ce titre ronflant de bonnes intentions, le CODERST est chargé d'émettre un avis consultatif sur la pertinence des actes réglementaires et individuels en matière d'installations classées, de déchets, de protection de la qualité de l'air, de l'atmosphère, de l'eau et des milieux aquatiques.

Cette commission placée sous l'autorité du Préfet de Charente-Maritime se compose de 25 personnalités choisies : 7 représentants de l'État, 5 membres issus des collectivités territoriales, 9 acteurs d'associations ayant qualité d'expert, et 4 personnes - dites - qualifiées (médecin, architecte, hydrogéologue…). Sur le papier, tout laissait donc penser que Dame Nature pourrait ici défendre ses droits et...

EPHAD : le business de la honte

Wednesday 9 February 2022 à 15:40

Dessous Choc #2

Depuis plusieurs semaines, le livre-enquête de Victor Castanet : Les fossoyeurs, publié chez Fayard jette une lumière crue sur la manière indigne dont nos aînés sont traités dans certains EPHAD devenus bien souvent plus des pompes à fric que des lieux sûrs où ils peuvent finir leurs vieux jours sereinement.

2022 serait-elle enfin l’année de la prise de conscience ? L'opinion et les politiques se bougeront-ils enfin en prenant les mesures qui s’imposent pour arrêter de faire passer la spéculation financière avant le bien être des personnes âgées ? Les semaines et les mois qui viennent nous le diront, même si les déclarations d’intention en cette période de campagne présidentielle peuvent nous faire douter d’une inflexion véritable.

Pourtant ce n’est pas faute d’avoir alerté. Parmi ceux qui ont crié dans le désert sur le sujet, le journaliste d’investigation François Nénin. Il y a dix ans, il a mené l’enquête (L’or gris, Flammarion, 2011) pour comprendre les rouages de ce business qui repose écrit-il, sur une équation d’un cynisme absolu (expliquant en grande partie la maltraitance systémique de ces établissements) : « moins on s’occupe des personnes âgées que l’on a sous sa responsabilité, plus cela rapporte. »

François Nénin répond aux questions d’Antoine Bellier.

Économie : le retour du retour de la crise globale…

Tuesday 8 February 2022 à 16:31

Inflation, pénuries, société fracturée, la prochaine risque d’être sévère

L'inflation galopante force les banques centrales à revoir leur politique : c'est la fin des taux proches de 0%. Avec une planète plus endettée que jamais, quels seront les effets de ce revirement ?

Christine Lagarde, présidente de la BCE - Site de la BCE

Les grosses crises financières qui laminent les petites économies des citoyens de base, comme celle des subprimes, de l’immobilier, de la dette souveraine, des valeurs Internet, ne surgissent pas de nulle part. Si les citoyens, qui sont souvent in fine les payeurs en dernier ressort, semblent découvrir l’étendue des dégâts lorsqu’elles éclatent, ces bulles grossissaient généralement depuis un bon moment. Et tous ceux qui gravitent dans l’écosystème économique et financier savaient. Ils en ont généralement largement profité. Une nouvelle crise très profonde est potentiellement en approche rapide. Tous les financiers le savent depuis plusieurs années. Qu’elle intervienne cette année, la prochaine ou la suivante, peu importe. Elle arrive. Cette fois, les répercussions pourraient être bien pires encore que les précédentes.

Depuis les deux dernières grandes crises, celle des subprimes et celle de la dette souveraine, les banques centrales, aux États-Unis et en Europe, ont décidé d’inonder de liquidités les institutions financières. L’idée est de proposer de l’argent à taux extrêmement faible (proche de 0%) pour que, par magie vertueuse, les institutions financières prêtent à leur tour et entretiennent l’économie. Cette politique qui consiste à faire marcher la planche à billets s’appelle le quantitative easing, ou QE. En suivant cette logique, les entreprises pourraient se financer à moindre coût, investir et embaucher. Sur le papier, c’est beau comme un Rembrandt, mais en...

Do you speak souveraineté ?

Monday 7 February 2022 à 11:49

Camille François, une étonnante invitée de la conférence sur la souveraineté numérique de l'Europe

La jeune femme, présentée comme associée à l'université d'Harvard, est aussi responsable de l'innovation chez Graphika, une société américaine proche de la communauté du renseignement et qui a réalisé un rapport débusquant les trolls français dans la guerre informationnelle au Mali. Mais c'est aussi une habituée de l'Elysée, alors...

Camille François sur le site de Graphika - D.R.

« Une souveraineté qui respecte nos valeurs : mieux protéger les institutions démocratiques à l'ère numérique ». Tout un programme que cette table-ronde organisée ce lundi après-midi dans le cadre de la conférence « Construire la souveraineté numérique de l'Europe ». Le gouvernement Français n'a pas mégoté. Nous l'avions évoqué dans un premier article, la conférence sur la souveraineté numérique de l'Europe devait accueillir la bonne parole de Google, YouTube et Microsoft avant que nous ne commencions à nous intéresser de près au programme. A force de poser des questions, les responsables de Google et de YouTube ont eu « des problèmes de décalage horaire » et ont disparu du programme. Mais il reste bien le patron de Microsoft, dont la présence au sein du ministère de la Défense ou de l'Éducation Nationale est depuis des années un vaste sujet de discussion pour les spécialistes. On trouve aussi Camille François parmi les intervenants. Son nom ne vous dit sans doute rien. Là, c'est un tantinet compliqué, mais cela montre au moins que le gouvernement français n'est pas rancunier. Explications.

Dans le programme de la conférence, Camille François apparaît comme Fellow au Berkman Klein Center, de l'université d'Harvard. C'est donc à titre d'universitaire qu'elle participera à la table ronde « Une souveraineté qui respecte nos valeurs : mieux protéger les institutions démocratiques à l'ère du numérique ». Il faut savoir...