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Amesys, la DGSE aurait disposé d’une backdoor : quelle nouvelle ! (Non...)

Monday 18 July 2022 à 19:58

Une backdoor pour quoi faire ?

La DGSE se serait aménagé une backdoor dans les systèmes déployés par Nexa/Amesys pour surveiller ce que les clients faisaient de ces systèmes d’interceptions massives. Drôle de découverte pour qui lit Reflets depuis 2012...

Amesys : une histoire sans fin

Tempête dans Landernau il y a quelques jours. Intelligence Online évoque la « backdoor » (la porte dérobée) que se serait réservée la DGSE, les services extérieurs français, dans le système d’interception massif d’Amesys vendu à Kadhafi. Voici le paragraphe d'Intelligence Online qui a mis le feu aux poudres quand NextInpact a repris l’information : « Ils [trois agents de la DGSE, NDLR]devaient répondre devant la justice, qui apparaît en difficulté sur certains aspects des techniques d'interception : l'un des ingénieurs de Nexa a avoué que le système vendu - tout du moins celui à la Libye - comportait une porte dérobée (backdoor) permettant au service français de suivre ce que les services de Tripoli surveillaient via le système. Les trois se sont retranchés derrière le secret- défense pour ne pas répondre, même si ce point fait figure de secret de Polichinelle. ». Nous sommes en 2022, un petit retour dans le passé s’impose.

Plus de onze ans se sont écoulés depuis février 2011 et notre premier article sur ce qui va devenir le « scandale Amesys ». Des années d’enquête de la Justice plus tard, des centaines d’articles sur Reflets, des centaines d’articles sur d’autres supports de presse, une internationalisation de l’affaire n’y font rien… Tout le monde continue de voir petit dans ce dossier.

Ah bon, la DGSE avait une backdoor ?

Il était temps, mais le dossier est brûlant car cette enquête se voit menée par des gendarmes, historiquement « rattachés » à...

Recours aux cabinets de conseil par la Commission européenne, comme un air de déjà vu…

Friday 15 July 2022 à 10:32

Doit-on consulter pour savoir si l'on consulte trop ?

La Cour des comptes de la Commission a rendu un rapport sur l’importance croissante des conseillers extérieurs dans les politiques européennes. Les conclusions sonnent comme celles de l’enquête sénatoriale, en France, sur l’omniprésence des cabinets de conseils dans la gestion de l’État.

Commission Européenne - Pixabay / Wikipedia - CC BY-SA 4.0

La Cour des comptes de la Commission européenne s’inquièterait-elle d’un sur-usage des intervenants tiers dans la politique de la Commission européenne ? C’est en tout cas le sens du rapport spécial sur le recours aux consultants externes, publié le 30 juin dernier.

Ce rapport fait doucement écho au travail de la commission d’enquête sénatoriale sur les cabinets de conseils privés en France. L’importance grandissante de ces entreprises dans les méthodes de gestion des États questionne au sein même des institutions démocratique nationale et continentale.

Le rapport de la Cour des comptes de la Commission européenne se concentre sur la période 2017-2020. La Commission européenne, et ses directions générales ont sollicité des consultants externes pour près de 3.7 milliards d’euros sur cette période. Et chaque année, le buget pour les missions de conseils ne fait qu’augmenter. Le plus inquiétant reste le poids de certains de ces acteurs. Entre 2017et 2019, les dix plus gros fournisseurs représentaient moins de 0.4% du total des consultants, mais cumulaient 22% du montant total des contrats, soit 600.1 millions .

Les prestataires extérieurs ne sont pas que les cabinets de conseil. Ils peuvent être aussi des experts indépendants, des universités, des sociétés de gestion, des auditeurs, des sociétés d’informatiques et d’ingénierie et des ONG. Mais en consultant le Système de transparence financière de la Commission européenne, on peut observer l’importance singulière des...

La Poste Mobile et ses clients à poil sur Internet

Monday 11 July 2022 à 22:46

Victime d'un ransomware, l'entreprise a visiblement laissé fuiter sa base clients

C'est le dernier épisode d'une longue série : un ransomware qui plombe une entreprise, les données exfiltrée sont publiées sur Internet et in fine, ce sont les clients qui sont victimes car leurs données personnelles fuitent. En masse, cette fois, puisque les deux fichiers clients publiés contiennent plus de 900.000 lignes...

Publication des données d eLa Poste Mobile sur le site de LockBit - Copie d'écran

Depuis quelques jours, le site du groupe de ransomware LockBit annonce la diffusion de données de l'opérateur de téléphonie et d'accès à Internet La Poste Mobile. L'entreprise avait pris les devants le 8 juillet en fermant son site Internet et en affichant un message pour ses clients : « Les services administratifs et de gestion de La Poste Mobile ont été victimes, ce lundi 4 juillet, d’un virus malveillant de type rançongiciel. Dès que nous avons eu connaissance de cet incident, nous avons pris les mesures de protection nécessaires en suspendant immédiatement les systèmes informatiques concernés. Cette action de protection nous a conduit à fermer momentanément notre site internet et notre espace client. Nous sommes bien évidemment désolés que cela puisse entraîner pendant quelques jours une gêne dans votre relation avec La Poste Mobile. Nos équipes informatiques procèdent actuellement au diagnostic de la situation. Nos premières analyses établissent que nos serveurs essentiels au fonctionnement de votre ligne mobile ont bien été protégés. En revanche, il est possible que des fichiers présents dans des ordinateurs de salariés de La Poste Mobile aient été affectés. Certains d’entre eux pourraient contenir des données à caractère personnel. La Poste Mobile invite ses clients à être vigilants, notamment en surveillant toute tentative de phishing et/ou d’usurpation d’identité, et les tiendra bien évidemment informés des enseignements apportés par les expertises en...

Le gigolo serial killer et l’avocat des puissants

Monday 11 July 2022 à 11:37

Dessous Choc #7

Sophie Bonnet nous plonge dans le résultat de cinq années d'enquête sur deux personnages, le célèbre pénaliste Olivier Metzner, retrouvé mort noyé et un gigolo afabulateur : Alexandre Despallières

Couverture du livre de Sophie Bonnet
Couverture du livre de Sophie Bonnet
Dans son dernier livre, Le maître et l'assassin (Robert Laffont, 2022) la journaliste d’investigation Sophie Bonnet démêle les itinéraires de deux hommes aux âmes troubles, assoiffés de pouvoir et d’argent : celui du brillant pénaliste Olivier Metzner et d’un gigolo affabulateur, Alexandre Despallières.

Quand ce dernier commence à avoir des ennuis judiciaires – et pas des moindres puisqu’il est accusé de meurtres par empoisonnement –, entre en scène l’avocat. Sous le charme du jeune homme à la beauté envoûtante, Olivier Metzner, habitué des excès en tout genre, commence à perdre une bonne partie de son discernement.

C’est que Despallières sait y faire. Rien ne semble arrêter l’ambition de cet expert ès-manipulation qui ne pense qu’à être riche et célèbre… quoi qu’il en coûte, quitte à laisser derrière lui plusieurs cadavres. Celui d’Olivier Metzner est retrouvé au large de son île privée dans le Golfe du Morbihan. Suicide ou assassinat ?

Sophie Bonnet a mené l’enquête pendant près de cinq ans. Elle nous entraîne dans les coulisses des nuits parisiennes, dans les méandres du monde politico-médiatico-judiciaire où l’argent et le pouvoir semblent primer sur tout. Un récit haletant et rythmé dont elle explore les grandes lignes au micro d’Antoine Bellier.

« Un gigolo serial killer et un avocat aux portes du pouvoir. Durant cinq ans, j’ai enquêté sur ces deux destins inextricablement mêlés. Tandis que l’un accédait à la pleine lumière et à l’opulence, l’autre sévissait dans les bas-fonds des nuits parisiennes. Un labyrinthe de crimes, de sexes, de pouvoir et de secrets. »

« Donner jusqu’à ce que ça fasse mal »

Saturday 9 July 2022 à 17:18

Cinq mécènes suisses expliquent pourquoi ils ont choisi d'aider l'Ukraine et leur philosophie

D’origines suisse, ukrainienne, polonaise, autrichienne et russe, ces cinq amis ont décidé de financer l’achat de 11 ambulances neuves et d’équipement médical pour une valeur de près de 900.000 € pour l'ONG ukrainienne Comité d'aide médicale. Ils témoignent en espérant que leur geste soit contagieux.

Sur la route de Kharkiv, deux ambulances offertes par le Comité d'aide médicale passe dans la banlieue de Kyiv - D.R.

C'est l'histoire de cinq riches amis qui ont décidé de financer l’achat de 11 ambulances neuves et d’équipement médical pour une valeur de près de 900.000 pour l'Ukraine.

Après avoir évalué différentes ONG de terrain, les généreux donateurs ont découvert une association ukrainienne, le Comité d’aide médicale, qui œuvre depuis plus de 20 ans dans le secteur du handicap et la protection des migrants.

Depuis le début de la guerre, cette ONG reçoit et coordonne des demandes d’aide médicale et alimentaire de tout le pays, notamment avec le soutien de l’association suisse Parasolka, des ONG françaises Fondemos et Safe. Plus de 13.000 m³ de produits de première nécessité ont été distribués dans toute l’Ukraine. « Cette opération pour livrer ces 11 ambulances a été une aventure, raconte Natalia Kabatsiy, la directrice du Comité d’aide médicale. La logistique a été complexe. Notamment, nous avons du faire sortir 11 femmes pour chercher les véhicules en Slovaquie, car les hommes n’ont pas le droit de quitter le pays. Certaines ambulances ont été livrées dans le Donbass et dans des zones où les bombardements sont quotidien. C’était émouvant de voir les sourires des équipes médicales. »

Des membres du Comité d'aide médicale à la frontière entre la Slovaquie et l'Ukraine, 3 juin 2022 - D.R.
Des membres du Comité d'aide médicale à la frontière entre la Slovaquie et l'Ukraine, 3 juin 2022 - D.R.

« Au départ, nous ne pensions pas parler du tout, raconte l'un des donateurs. _Mais en voyant cette chaîne de solidarité, ces sourires, nous nous sommes dits que cette...