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Ukraine : une logique de guerre longue

Thursday 7 July 2022 à 13:52

Le conflit pourrait durer encore de longs mois.

L'armée russe a obtenu une victoire tactique dans le Donbass en occupant les villes de Sievierodonetsk et de Lysychansk, et elle poursuit son offensive dans cette région de l'Est. Mais d'autres fronts sont aussi actifs. L'armée ukrainienne a réussi à obtenir le départ des troupes russes de l'île du Serpent. Et surtout, elle se renforce dans des secteurs clefs : artillerie et défense antiaérienne. Les soutiens de l'Ukraine, États-Unis en tête, s'organisent pour aider le pays dans la durée.

Le drapeau ukrainien flotte à nouveau sur l'Ile du Serpent - D.R.

Sivierodonetsk, une des villes clefs du Donbass, est tombée aux mains de l’armée russe et des séparatiste après plusieurs semaine de combat ainsi que des villages alentour. Mais les russes n’occupent qu’un champ de ruines. Samedi 2 juillet, c’est la ville de Lysychansk qui a été à son tour occupée. Si le revers pour Kyiv est certain, en un mois de guerre totale dans le Donbass, les séparatistes n’ont, dans les faits, occupé en juin que 1500 km², soit 0,3% du territoire ukrainien. Ce qui montre que la résistance ukrainienne tient bon, alors que le rapport de force est largement en faveur de l’armée russe pour ce qui est de l’artillerie et de l’aviation.

Mais beaucoup d’autres fronts sont actifs. Du côté de Kharkiv, Russes et Ukrainiens alternent attaques et contre-attaques. Il semble que Moscou n’a pas renoncé à tenter de prendre, à terme, la deuxième ville du pays. Dans le sud de l’Ukraine, les informations sont difficiles à obtenir, mais il semble que l’armée ukrainienne a progressé en direction de Kherson. Dans cette zone, les partisans ukrainiens harcèlent aussi les convois russes et plusieurs collaborateurs de l'occupant ont été assassinés ou victimes de tentative de meurtre.

L’armée russe semble incapable de disposer de suffisamment de troupes le long de cette ligne de front qui mesure environ 2.500 km, dont 1.000 km où le front est effectivement actif. Selon des documents qui ont fuité, l’armée russe peine à recruter des conscrits: le nombre de recrues serait...

Réchauffement climatique : survivre d’amour et d’eau tiède.

Wednesday 6 July 2022 à 15:56

Les réponses d’Arthus-Bertrand aux paradoxes environnementaux

Le plus médiatique des photo-écolo-graphes a filmé la terre à hauteur d’hélicoptère pendant des décennies. Décarbonation oblige, Yann Arthus-Bertrand affirme désormais que le seul carburant capable de sauver le monde, c’est l’amour ! Désespérance, grande sagesse ou pieuse abnégation ?

L’exposition -La Mer- au musée maritime de La Rochelle - Reflets

Home en 2009, Planète océan en 2012, Terra en 2015, Legacy en 2021, les documentaires réalisés par Arthur-Bertrand sont à considérer comme des repères patrimoniaux d’une dérive sociétale qui affecte ou affectera la planète de façon irréversible. Toutes ces images sont à la fois magnifiques et insoutenables, captivantes et désolantes. Désolantes, car film après film la société de consommation dont l’éclatante réussite s’avère contraire au bien être de l’humanité s’y retrouve invariablement placée au banc des accusés.

Et là réside sans doute le plus terrible paradoxe des hommes de n’être parvenus à satisfaire leurs besoins sans tenir compte des exigences écologiques planétaires. Arthus-Bertrand considère que cette croissance effrénée mène toujours le bal alors que « Tout le monde dit qu’il faut réduire les énergies fossiles de 5% par an ! Ce ne serait pas difficile d’en importer 5% de moins, mais qui aurait le courage de faire ça ? Qui aurait le courage de mettre son économie en danger pour faire ça ? En fin de compte c’est l’économie qu’on met en danger, ce sont les emplois, le pouvoir d’achat, c’est une civilisation qui s’écroule, il serait temps de s’y préparer, de toute façon la décroissance on va y aller forcément ».

Les paradoxes, Arthus-Bertrand en a lui-même créé quelques uns au fil de sa carrière. Pour mémoire et parmi les antagonismes les plus confondants, rappelons que sa fondation GoodPlanet, reconnue d’utilité publique et sise dans le magnifique domaine de...

Avisa Partners : pas en capacité de publier des articles de lobbying… ou presque

Thursday 30 June 2022 à 18:49

Elle nie auprès de Mediapart, mais ses dirigeants se vantent ailleurs de pouvoir le faire

Nous avons mis la main sur deux documents démontrant qu'Avisa Partners a bien les capacités nécessaires pour créer et publier des milliers d'articles de lobbying. Contrairement à ce qu'elle a répondu à Mediapart. Dans cette offre commerciale, l'entreprise détaille sa force de frappe de plusieurs centaines d'experts capables de produire plus de 1000 articles par mois dans des centaines de médias.

Extrait d'un powerpoint d'Avisa Partner pour son offre de service à un think tank - Copie d'écran

Questionnée par Mediapart sur leur opération d’«intox», Avisa Partners a tenté de minimiser cette activité. «Les activites d’influence digitale, qui sont l’objet de vos questions, representent moins de 2% de notre activite (5 salaries sur les 250 que compte le groupe)», promet Avisa Partners à Mediapart. Un équivalent de « on le fait, mais pas beaucoup» qui sent bon l’euphémisation.

Avisa Partners tente de faire croire à Mediapart que l’entreprise est au mieux un modeste joueur amateur mais se vante pourtant par ailleurs auprès de potentiels clients, de pouvoir publier des centaines, des milliers d’articles en quelques semaines et dans toutes les langues.

Dans un document confidentiel reçu par le think-tank «The Institute for Statecraft» et que Reflets.info a pu consulter, Avisa Partners écrit : «Rien que le mois dernier, nous avons publié plus de 1.000 articles, des mémoires ou des articles d'opinion en ligne».

Ce document de prospection, pour obtenir un contrat, n’est pas directement signé par Avisa Partners mais on y retrouve quelques noms familiers dans « l’équipe». Matthieu Creux, président d’Avisa Partners; Arnaud Dassier,; Samuel Dralet, président de Lexfo, la filiale en cybersécurité d’Avisa; Jacques Lafitte, fondateur du bureau bruxellois de l’entreprise; Antoine Violet-Surcouf, Directeur exécutif et associé d’Avisa; François-Charles Timmerman, chef d’unité diplomatie d’affaires et associé... d’Avisa Partners.

Six, c’est déjà plus que les «cinq salariés sur...

Chez Avisa Partners, Arnaud Dassier, un vétéran des coups tordus sur Internet

Thursday 30 June 2022 à 18:49

Le très droitier fils de son papa a participé à plusieurs opérations discutables

Les aventures sur les Internets d’Arnaud Dassier commencent au début des années 2000. Porte-flingue numérique de l’UMP, il organise quelques actions contre la gauche. Car Arnaud est très politisé. Episode 2.

Transfert.net, la (vraie) mémoire du Net français... - Copie d'écran

Flashback: nous sommes en mai 2003. Le journal en ligne Transfert.net (voir «Making of» en bas de page)raconte comment un courant de l’UMP (droite) a lancé un appel public à bombarder les boites mail des syndicats. Pour «La Droite Libre», il «s’agissait de protester contre les journées d’action des syndicats contre les projets gouvernementaux de réforme de la fonction publique et du régime de retraite.» À l’époque, la Droite Libre menée par Rachid Kaci a pour secrétaire général un certain Arnaud Dassier, également associé de la société L’Enchanteur des nouveaux médias (tout un programme dans le nom...), une sorte de «Web agency». Selon Force Ouvrière, le message est bien reçu par les sympathisants de droite puisque la boite mail de Marc Blondel croule sous 220.000 mails non sollicités… Plusieurs syndicats portent plainte et La Droite Libre est condamnée en référé. La Droite libre est un courant très à droite de l’UMP, point d’entrée pour une passerelle éventuelle avec l’extrême-droite. «Il s’agissait pour nous de répondre à la frustration des gens que l’on empêchait d’aller travailler. Nous avons donné un moyen d’action à une majorité silencieuse prise en otage. Nous avons aussi voulu dénoncer l’espèce d’impunité dont bénéficient ces responsables syndicaux pleins de morgue en leur montrant qu’ils n’étaient pas les seuls à pouvoir avoir une action militante», explique à cette époque Arnaud Dassier à Transfert. La fameuse «prise en otage»... «Ce sont des méthodes à manier...

Avisa Partners : une éthique en toc qui sape la vie démocratique

Thursday 30 June 2022 à 18:49

Derrière les faux articles, la boite de com déglingue le vivre ensemble

Avisa Partners, une société qui vend de la cybersécurité et de l'influence médiatique, est responsable de la publication de centaines d'articles de lobbying qu'elle a tenté de faire passer pour de vrais contenus journalistiques. L'affaire mérite que l'on s'y attarde. Au delà de l'intox, il y a des acteurs, des gens qui les cautionnent, eux et leurs actes, qui sont coupables d'une désagrégation de la confiance nécessaire au vivre ensemble et à la démocratie.

Présentation d'Avisa PArtners à un think tank - Copie d'écran

L’article paru dans Fakir, relatant les aventures d’un journaliste dans la com, écrivant plus de 600 articles à la commande sur toutes sortes de sujets, principalement pour faire du lobbying, a retenu l’attention de la presse. Mediapart a produit un long article sur le sujet. Avant cela, Complément d'enquête, en se penchant sur EDF, avait révélé les arrangements d'Avisa Partners avec l'éthique. Mais cette affaire est bien plus complexe qu’il ne semble et met en lumière des activités, des amitiés et des relations qui méritent d’être questionnées.

L’article de Fakir raconte par le menu comment un jeune journaliste s’est laissé happer par une «agence» produisant des contenus à la chaîne. Ces papiers réalisés à la va-vite étaient ensuite diffusés par divers sites afin de noyer d’autres informations dans les revues de presse proposées par les algorithmes, comme Google News. Et à la fin du papier, un petit ajout post publication «On s’est rendu compte, peu après la parution de l’article dans notre édition papier (Fakir n 103) que iStrat, l’agence de lobbying numérique, a été codirigée de juin 2013 à 2014 par… Olivia Grégoire, l’actuelle porte-parole du gouvernement !». Zut et re-zut, il y avait là une belle info qui méritait d’être creusée. Ce que fera rapidement Mediapart. Car avec l’aide de «Julien Fomenta», auteur des articles cités par Fakir, Mediapart va pouvoir faire le ménage dans sa zone de blogs des lecteurs, «le Club de Mediapart». La société qui se cache...