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Affaire Benalla : 1,7 millions de tweets, excusez du pneu

Saturday 4 August 2018 à 19:04

Du gonflage russophile et du dégonflage en marche

Les militants et responsables politiques En Marche se sont jetés, telle la vérole sur le bas clergé, sur une « analyse » faisant état du « gonflage » de l'affaire Benalla sur Twitter par des comptes « russophiles » anormalement actifs.

Rare image de l'affaire Benalla dans son milieu naturel - KOS - Domaine Public

C'est BFMTV qui a ouvert le feu, le 1er août, à propos du « gonflage numérique », artificiel, dont aurait fait l'objet l'affaire Benalla sur Twitter. D'autres ont bien sûr embrayé dans la foulée, par exemple à l'Opinion qui n'hésite pas à titrailler sur « l'activisme de la « russosphère » », où à l'AFP, qui préfère en ces temps de canicule parler d'inondation.

Certains militants ou responsables politiques En Marche en ont bien sûr profité pour sous-entendre que l'engouement du public pour l'affaire Benalla était une construction de Moscou, à l'instar de Benjamin Griveaux. En effet, le porte-parole du gouvernement « juge positive l'initiative » de Frédéric Lefèbvre, patron du mouvement de centre-droit « Agir la droite constructive », qui demande à la commission d'enquête du Sénat de faire la « lumière » sur la « manipulation attribuée aux comptes russophiles ». Outre le fait qu'il soit cocasse d'aller demander aux vénérables sénateurs leurs éclairages sur un quelconque sujet ayant trait à Internet, on rappellera à toutes fins utiles à MM. Lefèbvre et Griveaux que les audiences des commissions d'enquête sur les chaînes d'information en continu ont été des records. À moins qu'ils n'envisagent que les équipes de BFMTV ou LCI aient été infiltrées par les séides du Kremlin, il faudra bien se rendre à l'évidence : cette affaire intéresse nombre de nos concitoyens.

Mais revenons à nos moutons. À...

Le sort de Wikileaks et de Julian Assange est visiblement en train de se jouer

Wednesday 1 August 2018 à 13:49

La presse en arbitre qui se cache

L'Equateur a retiré sa protection diplomatique à Julian Assange, réfugié dans son ambassade à Londres. Le shitstorm a commencé, information et désinformation vont se succéder à un rythme effréné favorisant une fois encore la polarisation quant la voie de la raison (du milieu) serait la bonne...

Julian Assange - David G Silvers - cc-by-sa-2.0

Les signes avant-coureurs étaient là depuis plusieurs mois - comme la coupure de l'accès à Internet de Julian Assange, l'Equateur a retiré sa protection diplomatique au fondateur de Wikileaks. En 2010, deux femmes accusent Julian Assange de viol, Interpol émet alors un mandat international. Alors au Royaume-Uni, il est arrêté puis libéré. Pendant environ deux ans, il se défend contre les autorités britanniques qui entendent l'extrader vers la Suède. L'activiste Australien finit par se réfugier dans l'ambassade de l'Équateur, la justice britannique émet quelques jours plus tard, en juin 2012, un mandat d'arrêt pour violation de liberté conditionnelle.

Le parquet suédois a fini par abandonner les poursuites mais, depuis six ans, Julian Assange vit en reclus dans une pièce exigüe de l'ambassade. Le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire conclura d'ailleurs que le fondateur de Wikileaks est effectivement victime de détention arbitraire. Trois policiers de Scotland Yard surveillent en permanence les accès à l'ambassade équatorienne.

Dans les semaines à venir il est fort probable que plusieurs choses se passent. Julian Assange sera remis aux autorités britanniques. Puis, se posera la question de l'extradition vers les Etats-Unis. Mais pas uniquement. Il est fort probable que le réseau de sources de Wikileaks soit déstabilisé, que des perquisitions interviennent un peu partout. Accompagnant ce shitstorm,...

La vieille histoire des "copinages malsains"

Monday 30 July 2018 à 14:40

Où comment surgit le fantôme de Charles Pasqua

L'affaire Banalla/Macron résulterait de "dérives individuelles inacceptables, sur fond de copinages malsains". Problème : ces copinages remontent loin et n'ont pas fini d'exister.

Les collègues d'Alexandre Benalla, le 1er mai - Taranis News - © Tarani News

Auditionné par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech a eu cette phrase : « Fondamentalement, ces événements résultent de dérives individuelles inacceptables, sur fond de copinages malsains ». C'est dommage qu'il se soit arrêté là car il aurait pu raconter aux députés présents, mais certains le savaient déjà (comme Marine Le Pen), comment sont nés ces copinages malsains.

Tout commence aux alentours de 1986.

Le 25 janvier 1985, le directeur des affaires internationales de la Délégation générale pour l'Armement du ministère de la Défense, René Audran est assassiné devant chez lui à Saint-Cloud. Le 17 novembre 1986, le groupe « Action directe » assassine le PDG de la régie Renault, Georges Besse. Charles Pasqua est alors ministre de l'Intérieur. Robert Pandraud est ministre délégué à la Sécurité. Les deux compères ont un passé commun. Tous deux sont des militants de longue date du RPR, proches de Jacques Chirac, ont trainé leurs basques jusque dans les barbouzeries du SAC, ils connaissent la maison poulaga comme leur poche.

C'est dans ce contexte d'assassinats qu'ils décident que les personnalités « importantes », dirigeants de grandes entreprises comme Serge Dassault ou hommes politiques, comme Jean-Marie Le Pen, doivent bénéficier de protection. Et c'est là que commencent les copinages.

Les personnalités se payent des gardes du corps, souvent des anciens de la maison,...

Le syndicat des homéopathes fait son Caliméro

Sunday 29 July 2018 à 19:25

Et envoie son avocat au charbon

C'est une tribune, signée initialement par 124 professionnels de santé, rejoints depuis par plus de 2000 signataires, qui a provoqué l'ire du syndicat, qui inonde l'Ordre des médecins d'une pluie de plaintes.

Cette tribune, publiée sur le Figaro ainsi que sur le blog du collectif à l'origine de l'initiative, monte au créneau contre ce qu'elle qualifie de « fake médecines », ces thérapies « alternatives » au sens large. Elle cite explicitement l'homéopathie, la mésothérapie, ou l'acupuncture, ses signataires ne souhaitant plus, notamment, que les diplômes correspondant soient reconnus « comme des diplômes ou qualifications médicales » et que « les soins, médicaments ou traitements issus de disciplines refusant leur évaluation scientifique rigoureuse » ne fassent plus l'objet d'une prise en charge, fût-ce partiellement, par les cotisations sociales. En creux, on peut y lire une défense de la médecine scientifique, fortement chahutée, particulièrement en France.

La France, n°1 sur la défiance envers les vaccins
La France, n1 sur la défiance envers les vaccins

Sur l'homéopathie précisément, le texte précise qu'elle « n'est en rien scientifique » et que « ces pratiques sont basées sur des croyances ». Enfin, ses auteurs indiquent que « le Conseil scientifique des Académies des Sciences Européennes a publié un rapport confirmant l’absence de preuves de l’efficacité de l’homéopathie ». De quoi nous fâcher tout rouge les homéopathes, redoutant une évaluation par le ministère de la Santé qui déboucherait sur le dé-remboursement, comme nous l'évoquions dans un précédent épisode.

Alors ça c'est injuste, c'est vraiment trop injuste

Il n'en fallait donc pas plus pour mettre le...

Prière de ne pas rire : un groupe de travail franco-russe sur la « cybersécurité »

Saturday 28 July 2018 à 18:18

C'est une bien étrange information que l'on peut trouver dans l'édition du 25 juillet d'Intelligence Online. D'après le site, spécialisé dans les services de renseignement, la rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron en marge de la Coupe du monde de football aurait également été l'occasion de discuter de la création d'un « groupe de travail mixte sur la cybersécurité copiloté par la patronne du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), Claire Landais, et son équivalent russe, Nikolai Patrushev, le très influent secrétaire du Conseil de sécurité nationale (CSN) ». Guillaume Poupard, le patron de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (ANSSI), qui n'est jamais très loin quand il est question de « cyber », aurait, toujours d'après Intelligence Online, participé aux entretiens.

L'objectif affiché est la mise en place d'« une "ligne rouge" pour le cas où des activités suspectes seraient détectées ». Plutôt étonnant quand on sait l'agressivité des services russes en ce domaine ainsi que le degré de liberté — et souvent, de négligence — dont ils font preuve quand ils conduisent leurs opérations. En effet, l'attaque sur la chaîne TV5 Monde a été officiellement attribuée par les enquêteurs au groupe APT 28, en fait une unité du GRU, le service de renseignement militaire russe. Il est très probable que ce même groupe soit à l'origine de très nombreuses...