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L'époque est aux apparences, qui comptent plus que la réalité. Twitter ou Facebook jouent un rôle prépondérant, comme les agences de presse dans les années 80, et travestissent la réalité tout en faisant perdre de vue à ses utilisateurs les points d'attention nécessaires
Drôle de mélange que celui qui gouverne l'information au XXIème siècle. Les plus vieux se souviennent de la loi de proximité qui contribuait à modifier la perception des événements. Ce qui est proche de nos lecteurs, les touche (intéresse ?) plus que ce qui est loin. Bilan, 10000 morts en Inde, c'est une brève ou un filet, le chien du président français qui se casse une patte, c'est un article de Une, coco. De cette loi, découle la hiérarchie de l'information. Chaque média classe les événements en fonction de leur importance, aux yeux du directeur de la rédaction. Les temps ont changé. Et ce n'est pas forcément mieux.
La course à l'immédiateté a nettement accéléré son rythme avec l'arrivée d'Internet et plus particulièrement des réseaux sociaux. Au siècle dernier, les agences de presse crachaient leurs dépêches sur des téléscripteurs, des gens découpaient à la main ces rouleaux infinis de papier et déposaient les dépêches sur les bureaux des journalistes. Ces derniers validaient l'information si besoin, prenaient des contacts pour les enrichir. Aujourd'hui, les dépêches papier ont laissé la place aux écrans depuis le milieu des années 90 et un tweet peut déclencher toute une série d'articles, sans que personne ne vérifie plus rien. Les canulars ne sont pas une nouveauté de ce siècle, mais leur réussite renforcée intrigue. Ainsi ce tweet annonçant la mort de Costa-Gavras qui a généré toute une tripotée d'articles et de...
Le 12 septembre, le Parlement européen votera (ou pas) le projet de directive européenne "copyright" qui suscite des débats passionnés.
L'essentiel des débats se cristallise autour de deux articles de la directive « Droit d'auteur dans le marché unique ». L'article 13 entend imposer aux plus grandes plateformes un filtrage automatisé des contenus mis en ligne par les utilisateurs afin de protéger le sacro-saint droit d'auteur. L'article 11, quant à lui, entend mettre en œuvre un droit voisin pour les éditeurs de presse. Jamais avares en matière de paille et de poutre, les ayant-droits de l'industrie culturelle et certains éditeurs de presse, comme cette agence de presse tout à sa neutralité qui n'hésite pas à faire passer sa propagande pour une « actualité » ou à faire dans le pathos, accusent les « GAFA » d'être à l'origine d'un lobbying intense contre le projet de directive. Les arguments des défenseurs des libertés sur Internet et, de façon plus générale, ceux des opposants sont, au mieux, ignorés. Au pire, ils sont assimilés à des idiots utiles des géants de l'Internet, l'artifice réthorique visant à réduire le débats à une oppositions entre méchants GAFA et gentils créateurs et journalistes.
L'article 13 vise donc à imposer aux « plateformes » la mise en place d'outils permettant de filtrer les contenus protégés par un copyright de manière automatique. En théorie, il s'agit de combattre l'évasion des revenus des ayants-droit lorsque leurs...
Depuis 1972, avec le rapport du Club de Rome commandé à Dennis Meadows du MIT, la fin de la civilisation industrielle est annoncée pour 2020-2030. 46 ans plus tard, le début de la fin a commencé, confirmé par d'autres modèles informatiques. Bienvenue dans un monde finissant.
La collapsologie a été définie en 2015 et si elle n’est pas une science en tant que telle, elle met à contribution de nombreux domaines d’études permettant de vérifier et prédire l’écroulement de la — désormais unique — civilisation humaine basée sur un système économique commun, le « capitalisme mondialisée » ou ultra-libéralisme, néo-libéralisme, économie financiarisée [cochez la case de votre choix]. La démission de Nicolas Hulot n'est pas étrangère aux travaux de modélisation informatique annonçant la fin du monde industriel en cours, le ministre étant très au fait des rapports scientifiques qui circulent sur le sujet.
Mais ce n’est pas la première fois que des chercheurs tentent d’observer l’aspect systémique des sociétés humaines modernes dans leur dimension d’auto-destruction possible. Le célèbre rapport du Club de Rome de 1972 (The Limit to Growth, Dennis Meadowhall, MIT) annonçait déjà une limite au développement humain sur Terre, menant d’après les modèles de l’époque, à un « écroulement général de la civilisation industrielle » dans la première moitié du XXIème siècle. Ce rapport basé sur un modèle informatique, le World3, a été révisé et confirmé dans ses conclusions en 1993 puis en 2004.
A l’époque, les ressources énergétiques — dont le pétrole au premier chef — étaient un facteur important du futur effondrement. Mais la démographie et...
Il est l’homme par qui le scandale serait arrivé. Thierry Coste, 62 ans, lobbyiste assumé. Sa présence à l’Elysée lors d’une réunion sur la chasse aurait précipité la décision de démission que Nicolas Hulot murissait depuis l’été. Portrait de l’homme qui l’aurait fait basculer...
Dans ce café très chic de l’Esplanade des Invalides – nappes blanches en terrasse, tentures de velours bleu canard, serveurs empressés - il est chez lui. Il appelle les serveurs par leur prénom, demande à ce qu’on lui réserve la petite salle pour l’interview, dès qu’elle sera libérée par la réunion d’une ambassade voisine. Ici, à deux pas de l’Assemblée et de son bureau de la rue de Varenne, il est chez lui, comme le sont beaucoup de députés, chefs d’entreprises et de « cabinets d’affaires publiques » - le nom pudique des lobbyistes - dont c’est un repaire habituel. On en croisera un certain nombre, d’ailleurs, le temps de l’interview. Qu’il ne manquera pas de saluer. C’est un des royaumes de l’entre soi.
Thierry Coste, 62 ans, grand sourire et yeux acier, a la poignée de main ferme et franche. Etre interviewé l’amuse visiblement beaucoup. L’homme ne craint ni la lumière, ni le micro, ni l’appareil photo. Le ton est vite donné, et il est cash. « Je suis un mercenaire et je l’assume. Je défends les intérêts de gens qui me payent pour ça ».
Sur ses méthodes aussi l’homme est assez disert, et tout aussi direct. « Mon métier c’est d’abord de faire beaucoup d’investigation, de renseignements et d’en chercher dans les groupes de pression opposés ». Et d’expliquer qu’une de ses spécialités c’est d’infiltrer les organismes qui peuvent « nuire » à ses clients : associations de consommateurs, O.N.G. environnementales, syndicats, en y faisant, si possible, embaucher undercover des...
La démission du Hulot des bois est très intéressante à plusieurs titres. L'un d'eux est la démonstration brutale que ceux qui sont censés résoudre les problèmes en sont la cause.
Hulot a été «émouvant». Sa démission en direct ce mardi 28 août 2018 est un «coup de tonnerre», un «avertissement» à tous, un acte de responsabilité qui devrait «nous ouvrir les yeux» sur la terrible voie dans laquelle nous sommes engagés. Car c’est «la fin du monde si on continue à ne pas faire assez pour le sauver» qui nous a été annoncée par le ministre de l’écologie. Un monde qu’il a tenté de protéger en vain, selon lui, durant plus d’un an, et qui — malgré la profonde admiration qu’il a pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe, renouvelée en direct sur Inter — n’a pas pu l’être. C'est triste. Et émouvant à la fois.
L’ex présentateur de TF1 sponsorisé par Rhône-Poulenc, bénéficiaire des royalties de la marque de shampoings «Ushuaia» via une société conseil, Eole — shampoings réputés pour leurs perturbateurs endocriniens et dont les flacons plastiques encombrent les océans (mais aussi président de sa fondation de protection de l’environnement subventionnée par EDF, Veolia et Vinci), a fait des constats terribles en direct sur «l’incompatibilité entre le système libéral et l’arrêt de la destruction de la planète».
Un éclairage politico-économique que les auditeurs de la chaîne publique n’avaient pas...