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Altice et Patrick Drahi : Haaretz s'embourbe dans les inexactitudes

Wednesday 25 January 2023 à 13:43

Puis les corrige en douce

Nous avions signalé au quotidien un nombre certain d'inexactitudes dans l'un de ses articles. Nous n'avons jamais reçu de réponse mais le papier a été modifié en catimini, sans aucune mention des erreurs initiales.

Haaretz n'a visiblement pas très bien lu nos articles - Copie d'écran

Haaretz est le journal de référence de gauche en Israël. La voix de la paix et de la raison dans un pays où les esprits peuvent vite s'enflammer. Il prend régulièrement position contre l'occupation israélienne des territoires palestiniens, anticlérical, il dénote. Les #DrahiLeaks ne sont pas passés sous son radar, Patrick Drahi étant le plus riche habitant du pays. Mais surprise, l'article de Haaretz, écrit par Eytan Avriel, était truffé d'inexactitudes. Cela peut arriver... Nul n'est infaillible, mais cela questionne sur la façon dont l'enquête a été menée Nous avons tenté de signaler ces erreurs pour qu'ils puissent corriger. Aucune réponse ne nous est parvenue, ni de la part de l'auteur, interpellé sur Twitter, ni du journal, contacté via son formulaire. Le papier a été modifié en douce, en profondeur, mais sans aucunement faire mention des erreurs initiales. Ni vu, ni connu mais surtout bien regrettable. Parce que lorsqu'un journal ne corrige pas ses erreurs ou le fait sans en avertir ses lecteurs, c'est toute la profession qui en pâtit sur le mode : « les journalistes racontent n'importe quoi... ».

Petite liste des erreurs :

Tout cela était vrai jusqu'à récemment, lorsqu'un groupe de pirates russes a pénétré dans les serveurs du groupe Altice, dont Drahi est propriétaire et qu'il utilise pour mener la plupart de ses activités, et a extrait des millions de documents le concernant, lui et ses...

Bruno Le Maire et les faits alternatifs

Monday 23 January 2023 à 13:41

Le ministre de l'économie assène une incongruité sur Twitter

C'est finalement un peu comme une secte... Bruno Le Maire pense que l'économie française n'a jamais aussi bien fonctionné et ce, grâce à Emmanuel Macron, sorte de gourou omnipotent. Au risque de se laisser aller et de servir aux Français des faits alternatifs.

Quand Bruno Le Maire raconte des carabistouilles - Copie d'écran

Selon le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, « les investisseurs étrangers sont unanimes : s'il y a un pays en Europe où il faut être et où il faut investir, c'est la France. Et tout cela, c'est grâce aux politiques économiques mises en place depuis près de 6 ans par Emmanuel Macron ».

Sous-entendu, sans les fantastiques politiques économiques imaginées par Emmanuel Macron, les investisseurs étrangers se seraient détournés de la France depuis des lustres. Nous serions un paria en Europe et personne ne viendrait investir quoi que ce soit dans ce pays de grognons. Ne parlons même pas d'un pays où la protection sociale serait excessive... Sous-entendu, il faut « réformer » les allocations chômage, les retraites et tout ce qui bénéficie aux salariés pour rendre le pays « attractif ». A l'inverse, il est bénéfique, dans l'esprit de Bruno Le Maire et de son gourou Emmanuel Macron, de supprimer l'ISF, l'exit tax, on en passe.

Ce que ne dit pas Bruno Le Maire, c'est que la France a toujours été dans le peloton de tête pour ce qui est des investissements étrangers au sein de l'Europe. Nous avons TOUJOURS attiré les investissements étrangers. Réformes ou pas réformes. Étonnament, alors que l'on nous expliquait qu'il fallait supprimer l'ISF au risque devoir partir les milliardaires (créateurs de richesse, d'emplois et de ruissellement, évidemment), les investisseurs étrangers n'étaient,...

Internet, gentil géant vert ou méchant monstre pollueur ?

Saturday 21 January 2023 à 11:58

Dessous Choc #10

Envoyer un email est-il énergivore ? Les études sur ces sujets sont généralement contradictoires. Certains nous demandent d'abandonner la vidéo et autres usages qui consommeraient trop d'énergie, d'autres, plus proches de la technique et des usages mettent en doute les conclusions alarmistes.

Fruit de près de deux années d'enquête, Guillaume Pitron s'intéresse dans son dernier ouvrage publié en 2021 aux éditions Les liens qui libèrent, l'enfer numérique, à l'empreinte écologique d’Internet et de ses outils. Le journaliste d'investigation affirme que le monde numérique, absorberait 10 % de l'électricité mondiale et représenterait pas moins de 4 % des émissions de CO2 de notre planète, sans compter les autres formes de pollution indirectes générées, entre autres, par la fabrication de nos smartphones.

Couverture du livre de Guillaume Pitron - Copie d'écran
Couverture du livre de Guillaume Pitron - Copie d'écran

Guillaume Pitron tente de démonter l'idée selon laquelle Internet serait sans impact environnemental. Pour cela, il s'est rendu dans différents endroits du monde pour déconstruire l’image d’un numérique neutre écologiquement. Internet n’est ni invisible, sans odeur ou sans goût, affirme l’auteur qui rappelle qu'il prend la forme, bien concrète, de datacenters, situés au cœur de nos villes ou dans des terres reculées, bien souvent à l’abri des regards…

L’auteur de l'enfer numérique analyse dans son ouvrage différentes études, parfois contradictoires, sur le sujet de l'impact environnemental. Tout en reconnaissant que les GAFAM consentent à faire de réels efforts sur le plan écologique, il tente aussi démasquer les stratégies de greenwashing souvent bien orchestrées.

En définitive, sans prétendre résoudre une question débattue et complexe, Guillaume Pitron ne plaide pas pour le retour à l'âge de pierre et récuse toute technophobie. Il veut plutôt inviter ses interlocuteurs à réfléchir aux nouveaux usages du numérique et à notre manière de les consommer, au risque de remettre en cause des principes qui paraissent aujourd’hui indépassables, comme l’Internet libre. Comme il le rappelle en conclusion de son ouvrage et qu'il développe en d’autres termes dans ce podcast : « Aux démiurges que nous sommes devenus, largement inconscients des incommensurables pouvoirs dont nous avons désormais la responsabilité, le numérique nous invite, finalement, à mûrir cette puissante injonction du mahatma Gandhi : “Soyez le changement que vous désirez voir en ce monde”. »

Lutte contre la réforme des retraites : un départ en fanfare !

Friday 20 January 2023 à 17:21

Les manifestations en France ont mobilisé entre 1 et 2 millions de personnes

Le ministère de l'Intérieur a lui-même reconnu que les manifestants étaient 1,12 million dans la rue hier. Pour les organisateurs, ce serait 2,5 millions. Quoi qu'il en soit, c'est bien plus que lors des précédents combats contre la réforme des retraites. Un signe encourageant qui montre la détermination des Français et l'ampleur de l'opposition au projet.

Le message des Français, résumé en deux mots - © Reflets

Le mouvement de contestation du projet de réforme des retraites a montré son ampleur jeudi 19 janvier. Ce tour de chauffe est nettement plus important que ceux de 1995, 2003 et 2009, selon les chiffres compilés par France Info. De quoi faire réfléchir le gouvernement ? Probablement pas à ce stade, Emmanuel Macron, comme toujours, seul aux manettes pour prendre les décisions, étant persuadé que les Français lui ont donné mandat pour faire cette réforme en votant pour lui. L'époque est à l'adoption des « faits alternatifs »... Chacun sait, à part le parti au pouvoir et le président, que les Français ont voté pour faire barrage au Rassemblement national. Reculera ? Reculera pas ? Il faudra attendre la suite des événements pour le savoir. La SNCF, le secteur de l'énergie, qui ont un fort pouvoir sur l'évolution de l'économie nationale, vont-ils se lancer dans des actions de longue durée ? Le prochain rendez-vous national est fixé au 31 janvier. Une autre manifestation, à l'initiative de L’Alternative étudiante, VoixLycéenne, FIDL, Jeune Garde, Jeunes Insoumis, Jeunes écologistes, Jeunes Génération·s, Place Publique Jeunes, RED Jeunes, POI, NPA Jeunes et soutenue par LFI est prévue le 21 janvier à Paris. Le départ de la manifestation est prévue à 14h à la Bastille.

Trois journalistes de Reflets ont pris la température de la rue hier.

À Paris, la place de la République était rapidement pleine à craquer. Les manifestants débordaient dans les...

Justice et #DrahiLeaks, une victoire pour le journalisme d’investigation

Thursday 19 January 2023 à 17:30

Altice est déboutée de toutes ses demandes en appel

Tout ça pour ça... Les manoeuvres d'Altice et de son conseil Maître Ingrain pour nous censurer en référé ont échoué, se fracassant sur le mur du droit. Le jour où la cour d'appel rendait sa décision, nous déposions nos conclusions pour l'affaire portée cette fois au fond par Altice. D'autres rendez-vous judiciaires sont à prévoir.

cour d'appel de Versailles, façade Nord - Tiraden - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Ce jeudi 19 janvier, la cour d’appel de Versailles a rendu son arrêt dans l’affaire qui opposait Reflets à Altice. La cour a estimé qu'il n'y avait pas lieu à référé au titre du dommage imminent. Elle infirme par ailleurs l'ordonnance du tribunal de commerce rendue le 6 octobre 2022 ordonnant de ne pas publier sur le site Reflets.info de nouvelles informations concernant Altice. La cour a très longuement motivé sa décision.

En d'autres termes, Reflets remporte une victoire sur toute la ligne contre Altice et Patrick Drahi, mais aussi contre leur conseil Maître Ingrain et sa tentative de contourner le droit de la presse, comme il l'avait fait à l'encontre de Mediapart. Vous pouvez relire nos articles sur ce sujet précis ici, et encore ici.

Flash-back: le 6 octobre 2022, une ordonnance d’un juge du tribunal de commerce de Nanterre déboutait Altice de sa demande de retrait d’articles concernant Patrick Drahi et son groupe mais interdisait à Reflets d’en publier de nouveaux. Ce n’était pas une censure à posteriori, comme cela arrive parfois (très rarement), mais une censure à priori, comme cela… n’arrive plus depuis la loi sur la presse de 1881. Pour parvenir à ce résultat incongru, Altice avait poursuivi Reflets non pas pour des délits de presse classiques (diffamation, injure,…) mais pour violation du secret des affaires, devant un tribunal plus habitué à régler des problèmes entre clients et fournisseurs ou des liquidations judiciaires. Le secret...