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(In)sécurité dans les airs ?

Wednesday 8 March 2023 à 16:41

Quand sonnent les alarmes de la compagnie Air France

Le site de référence AirlineRatings.com a livré son Top 20 des compagnies les plus sûres : Air France n’en fait pas partie. Des incidents stupéfiants, une sécurité des vols défaillante, le Bureau Enquêtes Analyses, avait déjà pointé dans un rapport une culture irresponsable de certains pilotes.

Pilotes d'Air France - Photothèque Air France

A l’instar du Guide Michelin, le site AirlineRatings.com distribue les bonnes étoiles en matière de sécurité des vols. Qantas a détrôné Air New Zealand, sur la plus haute marche du podium en 2022. Air France est, elle, absente du top 20. Plus étrange, la compagnie avec qui elle est commercialement « mariée » au sein du même groupe, la hollandaise KLM, fait partie du palmarès et n’a connu qu’un crash. Que penser du taux d’accident anormalement élevé d’Air France ? Selon la base de données spécialisée ASN , la compagnie a connu 158 incidents graves et accidents (hors Air Inter) depuis 1946, soit 5 tous les deux ans. Cette statistique exclue les crashs des filiales d’Air France : Britair, Regional Airlines (intégrées depuis dans Hop).

Au-delà des statistiques que l’on peut contester à loisir, la nature de certains incidents laisse pantois. C’est ce qui a poussé le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA), le 23 aout dernier, à tirer la sonnette d’alarme dans un rapport accablant. Il décrit un incident géré de façon hallucinante sur le vol AF 735V Brazzaville-Paris CDG le 31 décembre 2020 et qui aurait pu donner lieu, pour cette Saint-Sylvestre d’un genre particulier, à un beau feu d’artifice.

Une fuite de kérosène est détectée alors que l’avion est en croisière et l’équipage décide de se dérouter sur N’Djamena. Un enfant comprendrait le bien-fondé de la procédure de fuite de carburant : il est impératif de couper le réacteur concerné afin...

Arnold Schwarzenegger contre la haine et le complotisme

Tuesday 7 March 2023 à 18:16

Un discours puissant qui dénote

« Il n'y a jamais eu un mouvement basé sur la haine qui ait prospéré ». L'acteur et ancien gouverneur de Californie a tenté dans une vidéo de ramener à la raison les extrémistes et complotistes qui se perdent dans des délires chaque jour plus déments et fondent leurs actions sur la violence, le rejet des autres, l'antisémitisme et la haine.

Arnold Schwarzenegger, seul, face caméra, contre la haine - Copie d'écran

Parviendra-t-il à ramener à la raison un seul Qanon ? Convaincra-t-il un seul nazi et autre militant d'extrême-droite ? Rien n'est certain. Mais au moins aura-t-il eu le mérite d'essayer. Arnold Schwarzenegger est une figure publique mondialement connue. Sa parole porte. Ne rien faire, c'est laisser une partie de la population s'enfoncer chaque jour un peu plus dans un complotisme surréaliste, dans la haine des autres et la violence. Sauf à désespérer de l'humanité, se taire, c'est être complice.

On peut par ailleurs regretter qu'il y ait si peu de personnalités pour s'exprimer sur ces sujets alors que les voix de la haine et de l'exclusion sont elles, très fortes. Les récentes déclarations d'Elon Musk laissent par exemple pantois.

« Les nazis ? Des perdants. les Confédérés ? Des perdants. Le mouvement d'apartheid ? Des perdants. Je ne veux pas que tu sois un perdant. Je ne veux pas que tu sois faible... malgré tous mes amis qui disent : "Arnold, ne parle pas à ces gens-là. Cela n'en vaut pas la peine", je me fiche de ce qu'ils disent. Je me soucie de toi. Je pense que tu en vaux la peine. Je sais que personne n'est parfait... Je peux comprendre comment les gens peuvent tomber dans le piège des préjugés et de la haine". », explique face caméra celui qui a incarné Terminator.

« Il est plus facile de se trouver des excuses en disant que le peuple juif a conspiré pour t'empêcher...

Les hackerspaces jettent l'ancre aux Universités d'Interhack

Monday 6 March 2023 à 18:51

Immersion dans quatre jours d'échange, de discussion et de bidouille organisés par une coordination de hackerspaces français.

Du 23 au 26 février se tenaient les « Université des Quatre Saisons » d'Interhack au BIB à Montpellier pour une édition d'hiver dans une version à remise à jour. Des rencontres qui furent l'occasion pour les participants de partager des savoirs, d'échanger sur les relations entre technologie et politique et de penser organisation.

Un hackerspace, lieu ouvert au public destiné au partage, à la bidouille et aux réflexions

Depuis début octobre, l'idée tourne sur le réseau. Le BIB, hackerspace de Montpellier, devrait accueillir les « Universités d'Hiver de Interhack ». Depuis la dernière édition du THSF en 2019, les hackerspaces français n'avaient pas eu l'occasion de se rencontrer. D'abord à cause de la pandémie de covid en 2020 puis, suite à la fermeture administrative, début 2021 de Mix'Arts Myrys, un lieu alternatif emblématique de Toulouse qui accueillait l'évènement. Une friche artistique de 6.000 m2 où le Tetalab, hackerspace toulousain, avait établi ses quartiers. Avec le retour aux commandes de Jean-Luc Moudenc, maire UMP historique, la mairie avait rechigné à mettre la main au portefeuille pour la nécessaire remise aux normes du bâtiment. Et la fermeture était tombée, tuant tout l'écosystème alternatif qui s'épanouissait sur les lieux.

D'une maling-list interhack informelle en passant par des discussions lors d'évènements de l'été, l'idée émerge de relancer les « Universités des Quatres Saisons », anciennement organisées par le Tetalab. À Montpellier, le BIB a posé son ancre dans les sous-sols de la coopérative culturelle de la Tendresse. La relation symbiotique avec le lieu ouvre une possibilité pour accueillir l'évènement. La date du 23 au 26 février est arrêtée, des canaux de discussions sont ouverts et des réunions organisées à intervalles irréguliers. Au BIB, un grand chantier électrique de remise aux...

Bassines #6 : Le rapport du BRGM de moins en moins crédible ?

Saturday 4 March 2023 à 16:34

Le climat c’est comme les vérités scientifiques, ça va, ça vient…

En juin 2022 le Bureau de Recherches Géologiques et Minières statuait de la quasi-innocuité des réserves de substitution sur le cycle naturel de l’eau dans le marais Poitevin. Un pas en avant, deux pas en arrière, le bureau précise aujourd’hui que les vérités de son étude ne seraient pas à prendre au pied de la lettre.

Le BRGM s’explique par voie de presse - capture écran

Ce rapport du BRGM est passé de main en main pour rapidement atterrir sur le bureau de Christophe Béchu. Le ministre de la transition s’était aussitôt réjoui d'une étude « venue dire à quel point le projet n’avait pas de conséquences négatives pour les nappes ». Heureux de pouvoir s’appuyer sur des conclusions aussi tangibles il ne voyait donc pas les raisons pour lesquelles il serait « contre un projet légal, soutenu par les élus, et pour lequel les scientifiques disent qu’il va dans le bon sens ».

Un rapport très favorable à l’arrivée des bassines. - Capture d'écran
Un rapport très favorable à l’arrivée des bassines. - Capture d'écran

Ce constat très scientifique fût accueilli comme un blanc seing en faveur du projet de construction de seize réserves d’eau. Telle une étude d’impact, ce rapport attestait noir sur blanc des avantages et du bien fondé des prélèvements hivernaux pour remplir les bassines. Thierry Boudaud, président de la Coop-79, commanditaire de cette étude et porteur du projet, en sera lui aussi convaincu : « Ces résultats sont sans appel ». Minute ! Le BRGM n’avait peut-être pas tout dit…

En effet le bureau d'études vient de se fendre d’un communiqué après qu’une scientifique indépendante soit venue disséquer le rapport par le menu. Comme nous l’avions précédemment écrit, Anne Morwenn Pastier, docteur en science de la terre, s’est étranglée en se penchant sur ces travaux. Selon elle tout est à revoir, tant sur le fond, l’essentiel bien sûr, que sur la forme. Il est vrai que la...

Bassines #5 : du rôle et de la fonction des politiques.

Thursday 23 February 2023 à 19:27

La réponse des élus est-elle à la hauteur du réchauffement climatique ?

Certaines visées très écologiques s’assortissent parfois d’une destinée très politicienne. En ce qui concerne le partage de l’eau, les élus de terrain ne sont pas tous en phase avec les hautes instances. Chers collègues ouvrons la séance : qui est pour, qui est contre les bassines ?

L’État, la région et le département face aux bassines… - capture écran

Au regard d’enjeux économiques considérables et face aux déclarations officielles d’un ministre ou d’un président de région, il semble difficile de formuler son opposition aux réserves de substitution sans prendre le risque de passer pour un pénible contestataire. Si une politique globale se conçoit volontiers autour de la bien-pensance des Pour-Contre et des Contre-Pour, les convictions marquées semblent a priori moins bien acceptées. En conséquence de quoi certains élus de terrain préfèrent se retrancher derrière un élan mou et informel plutôt que de se faire cataloguer tel un verdoyant forcené…

On reproche en effet souvent aux écologistes de toutes confessions de ne rien comprendre au fond du problème du stockage de l’eau. Ceux-là sont même parfois assimilés à des « escrologistes » prêts à tout pour se faire entendre. De leur point de vue les réserves de substitutions ne seraient qu’un pis-aller face aux problèmes rencontrés par les agriculteurs. Ont-ils tort, ont-ils raison? L’histoire et le climat jugeront, mais force est de reconnaître que le parti des verts est dans son rôle et sa fonction naturelle.

Pour mieux juger des avis et de la connaissance des dossiers liés aux réserves d’eau, Reflets s’est rapproché de plusieurs édiles concernés par cette affaire. Toutes couleurs politiques confondues, ils arborent l’écharpe tricolore et portent un mandat électif, tous ont un rapport direct avec l’eau, la santé ou l’environnement en général, mais tous n’ont apparemment...